ésident russe Dmitri Medvedev au côté du roi d’Espagne Juan Carlos le 2 mars 2009 (Photo : Pierre-Philippe Marcou) |
[02/03/2009 12:56:09] MADRID (AFP) Le président russe Dmitri Medvedev a entamé lundi une visite d’Etat de deux jours en Espagne, qui présidera l’UE début 2010, pour renforcer les liens économiques entre les deux pays et promouvoir son projet de Pacte de sécurité paneuropéen.
M. Medvedev a atterri dimanche soir en Espagne, où il effectue l’un de ses premiers déplacements en Europe depuis son arrivée au pouvoir en mai 2008.
“Nous attendons beaucoup de votre visite”, a déclaré lundi matin le roi Juan Carlos, lors du premier acte de M. Medvedev en Espagne, une rencontre avec des recteurs d’universités russes, espagnoles et sud-américaines.
“Le développement des liens humains avec l’Espagne et l’Amérique latine fait partie de nos projets”, a affirmé M. Medvedev.
Il commence lundi sa visite par un programme à dominante économique.
Au menu, la tenue du 1er forum de la société civile Espagne-Russie, qui sera clôturé en fin d’après-midi par M. Medvedev et le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.
Lors de cette rencontre, des dizaines d’hommes d’affaires russes accompagnant M. Medvedev doivent aborder avec des “entreprises espagnoles les moyens d’augmenter leur collaboration économique”, en particulier dans l’énergie, les infrastructures et les transports, selon la présidence du gouvernement espagnol.
L’influent vice-Premier ministre russe, Igor Setchine, chargé de l’Energie, fait partie de la délégation.
Fin 2008, le projet, finalement abandonné, de la compagnie pétrolière russe Loukoïl d’acquérir 20% du capital de groupe espagnol Repsol YPF, avait suscité de fortes réticences en Espagne où certains avaient craint pour l’indépendance énergétique du pays.
Interrogé à ce sujet M. Medvedev a qualifié cette logique de rejet de “nocive ou idiote”, dans un entretien publié dimanche par le journal El Pais.
M. Medvedev doit être reçu lundi à déjeuner puis à dîner par le couple royal espagnol et être reçu dans l’après-midi par le maire de Madrid.
Mardi, il s’entretiendra avec M. Zapatero avec qui il abordera, entre autres, les moyens de combattre la crise économique “en vue de leur participation au prochain sommet” du G20 en avril à Londres, selon Madrid.
M. Medvedev, qui apprécie le soutien de M. Zapatero au Pacte de sécurité européen “de Vancouver à Vladivostok” qu’il a proposé en juin à Berlin, en profitera pour promouvoir ce projet.
Un accord intergouvernemental sur le transit par le territoire russe d’équipement militaire et de militaires espagnols dans le cadre de l’opération de stabilisation en Afghanistan doit aussi être signé.
Le président russe, qui s’est rendu dans près de 20 pays d’Asie, d’Amérique du Nord et du Sud depuis son arrivée au pouvoir, ne se rend pas souvent en Europe.
“L’avancée des relations entre l’Europe et la Russie sera l’un des objectifs” de la présidence espagnole de l’Union européenne (UE), au premier semestre 2010, selon un communiqué de la présidence du gouvernement espagnol.
Le choix de l’Espagne pour une première visite bilatérale en Europe depuis la guerre en Géorgie n’est pas un hasard.
“Contrairement à la plupart des pays de l’UE, l’Espagne n’a pas d’ambition à l’Est” et elle “n’a pas reconnu l’indépendance du Kosovo”, a souligné Timofeï Bordatchev, directeur du Centre d’études européennes auprès de l’Ecole supérieure d’économie à Moscou.