èricain AIG le 17 septembre 2008 à New York. (Photo : Stan Honda) |
[02/03/2009 15:01:28] NEW YORK (AFP) L’assureur américain AIG a fait l’objet d’une nouvelle intervention du Trésor lundi pour lui éviter une faillite aux conséquences redoutables, dont une rallonge de 30 milliards de dollars pour l’aider à éponger ses pertes, qui frôlent les 100 milliards en 2008.
La Bourse de New York a ouvert en baisse lundi, sous les 7.000 points pour la première fois depuis octobre 1997, troublée par les pertes abyssales enregistrées par l’assureur AIG: le Dow Jones perdait 1,60% et le Nasdaq 1,58%.
Le Trésor a décliné les modalités de sa nouvelle intervention, la troisième depuis septembre dernier, peu avant la publication par AIG de ses résultats du quatrième trimestre et de l’année.
Washington prévoit notamment d’octroyer 30 milliards de dollars de liquidités supplémentaires à l’ex-numéro un mondial de la finance, via le plan TARP de soutien au secteur financier, par lequel plusieurs établissements financiers américains ont été renfloués depuis l’automne, dont 45 milliards pour Citigroup et autant pour Bank of America.
Ces 30 milliards s’ajoutent aux 150 milliards déjà débloqués par l’Etat fédéral pour maintenir AIG à flot depuis septembre dernier, en échange d’une mise sous tutelle du groupe et d’une prise de participation fédérale à hauteur de 79,9%.
Cette annonce était anticipée par le marché ces derniers jours, face à l’aggravation de la situation financière d’AIG, faisant craindre une faillite dont l’ampleur des conséquences est difficile à mesurer.
“Au vu du risque systémique qu’AIG continue de poser et de la fragilité des marchés, le coût potentiel pour l’économie et le contribuable d’une inaction du gouvernement serait extrêmement élevé”, a fait valoir le Trésor dans un communiqué.
AIG offre des services d’assurance à plus de 100.000 entités, dont des entreprises, des municipalités, des “institutions financières majeures” et des fonds de retraite dans 130 pays, est-il rappelé.
Cet apport de 30 milliards de dollars semble un peu maigre comparé à la perte de 61,7 milliards de dollars d’AIG au quatrième trimestre et aux 99,3 milliards de pertes sur 2008.
Malgré la perfusion financière colossale appliquée par l’Etat depuis septembre, AIG a vu sa situation empirer au quatrième trimestre alors que l’économie et les marchés du crédit mondiaux poursuivaient leur dégradation. Le groupe a dû passer des provisions importantes pour dépréciations d’actifs et pertes sèches de certains produits financiers.
Dans sa nouvelle intervention, le Trésor a piloté “une restructuration ordonnée” du groupe, qui prévoit de “séparer les activités non centrales d’AIG” et “de renforcer les finances de l’entreprise”.
Ces initiatives réajustent les précédentes mesures d’aide. Selon la presse, la volonté des autorités, était d’apporter une aide supplémentaire sans augmenter encore la part de l’Etat dans l’assureur.
Le Trésor va échanger ses actions préférentielles existantes pour “de nouvelles actions préférentielles aux termes révisés, ressemblant un peu plus à des actions ordinaires” –ces dernières sont dotées d’un droit de vote–, a-t-il indiqué. L’objectif est d’améliorer “la qualité des actifs d’AIG”.
Ces nouvelles actions doivent être émises par AIG mercredi et représenteront 77,9% d’AIG.
Le Trésor va en outre réduire la valeur d’un crédit “revolving” existant de 60 milliards de dollars à 20-25 milliards.
En échange, la Réserve fédérale (Fed) de New York prendra des “intérêts préférentiels” évalués à 26 milliards de dollars dans deux entités créées ad hoc pour loger deux filiales d’assurance-vie: ALICO et AIA.
AIG doit tenir une conférence téléphonique à 13H30 GMT.