[02/03/2009 18:18:40] PARIS (AFP)
é des voitures particulières neuves immatriculées en février 2009 en France, évolution des immatriculations depuis 2007 (Photo : null) |
Les ventes de voitures ont encore baissé de 13,1% en février en France, un chiffre toutefois moins mauvais que dans d’autres pays industrialisés grâce à la prime à la casse et à des conditions économiques globalement moins dégradées.
A nombre de jours ouvrables comparables, les immatriculations des véhicules particuliers neufs ont reculé de 8,8% par rapport à février 2008, a annoncé lundi le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). Elles ont concerné 152.154 véhicules.
Ce recul du marché français sur un an est toutefois moins important que celui observé dans d’autres pays industrialisés. Le marché espagnol a ainsi chuté de 48,8% et celui du Japon de 32,4% durant le mois, selon des données publiées lundi.
En France, “la prime à la casse” instaurée pour doper ce secteur en première ligne face à la crise, “limite le repli”, explique Guillaume Mouren, analyste chez Xerfi. Et cette modération de la baisse “est aussi beaucoup due à une conjoncture (économique) encore relativement préservée comparée à nos voisins européens”, comme l’Espagne ou le Royaume-Uni.
La prime à la casse permet, depuis début décembre, à un acheteur d’une voiture particulière ou d’un utilitaire léger, neuf et peu polluant, de bénéficier d’une prime de 1.000 euros s’il met au rebut un véhicule de plus de dix ans. Elle a été renforcée par des offres commerciales des constructeurs.
Résultat: avec la prime et le bonus-malus écologique, le marché continue à être tiré par les ventes de “petits véhicules de type (Renault) Twingo et (Citroën) C1”, tandis que “les groupes haut de gamme accusent une sous performance”, remarque un analyste de Natixis.
Dans l’Hexagone, les marques françaises reculent globalement un peu plus que l’ensemble du marché avec -13,3%, tandis que les étrangères baissent de 12,9%.
Dans le détail, le groupe PSA perd 13,8% mais sa marque Citroën recule beaucoup moins (-5,5%) que sa marque Peugeot (-19,8%). Le groupe Renault est en recul de 13%, dont -12,6% pour la marque Renault et -16,8% pour sa marque roumaine à bas prix Dacia.
Les chiffres publiés lundi sont “un camouflet pour PSA et Renault”, qui auraient dû normalement profiter pleinement de la prime à la casse, mais “dont l’offre ne séduit pas les automobilistes”, juge M. Mouren.
Alors que les constructeurs français “ont étendu la prime à la casse aux véhicules de plus de huit ans et qu?ils ont énormément communiqué sur cette offre commerciale, leurs concurrents directs que sont les constructeurs généralistes s?en sortent bien mieux qu?eux”, relève-t-il.
La marque allemande Volkswagen limite ainsi le recul à 3,3% et l’américaine Ford à 2,9%. Le groupe italien Fiat est même en légère progression de 0,3% (-0,3% pour la marque Fiat à proprement parler).
L’allemande Opel, actuellement mise en péril par les difficultés de sa maison mère américaine General Motors, a en revanche chuté de 35%. Sa compatriote haut de gamme Mercedes plonge de 28,3%.
En janvier, les ventes de voitures avaient baissé de 7,9% en France, la mise en place de la prime à la casse ayant déjà permis de freiner le recul plus important des mois de novembre (-14%) et décembre (-15,8%).
Dans l’ensemble de l’Europe, les ventes s’étaient effondrées de 27% en janvier. Une situation qui a conduit le gouvernement français à débloquer début février 7,8 milliards d’euros pour venir en aide au secteur automobile vital pour l’économie.