Le pétrole chute à New York

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étrolier près de Bassora le 3 février 2009 (Photo : Essam al-Sudani)

[02/03/2009 20:30:36] NEW YORK, 2 mars 2009 (AFP) Les prix du pétrole ont chuté de 10% lundi à New York, dans un marché pessimiste quant à l’évolution de la demande alors que la situation économique et financière mondiale continue de se dégrader.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en avril a fini à 40,15 dollars, en recul de 4,61 dollars (-10,3%) par rapport à son cours de clôture de vendredi.

A Londres, sur l’InterContinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 4,14 dollars à 42,21 dollars.

Le baril de brut texan, référence du marché new-yorkais, a effacé son rebond enregistré la semaine dernière, évoluant même brièvement sous les 40 dollars en cours de séance.

“La situation financière, la faiblesse de l’industrie et du marché de l’emploi… la récession met les cours sous presion”, a énuméré James Williams, de WTRG Economy.

Les inquiétudes des marchés se concentraient lundi sur le secteur financier, qui reste dans la tourmente. L’assureur américain AIG a dû être renfloué une nouvelle fois par les pouvoirs publics pour l’aider à éponger ses pertes, qui frôlent les 100 milliards de dollars en 2008. La banque britannique HSBC, réputée pour sa solidité, va de son côté lancer une augmentation de capital massive.

Les indicateurs économiques ont en outre montré le fléchissement de l’activité industrielle aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d’or noir, et en Corée du Sud.

“On continue de voir des inquiétudes quant à l’évolution de la demande dans le monde”, a résumé Bart Melek, de BMO Capital Markets.

“Il était difficile pour les prix de rester à leurs niveaux récents vu les nouvelles économiques”, a renchéri John Kilduff, de MF Global.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l’Agence internationale à l’Energie (AIE) et le département américain à l’Energie tablent désormais pour 2009 sur un repli de la consommation mondiale d’or noir, qui s’est contractée en 2008 pour la première fois en 25 ans.

Vu l’ampleur du phénomène, “il est peu probable que l’Opep parvienne à rétablir l’équilibre sur le marché”, a jugé M. Melek.

Le cartel a réduit fin 2008 de 4,2 millions de barils par jour (mbj) sa production, et ses membres semblent partagés sur l’opportunité d’une nouvelle réduction de l’offre lors de la réunion du 15 mars à Vienne.

Alors que le ministre algérien de l’Energie Chakib Khelil avait jugé une nouvelle réduction “probable” à la prochaine réunion, son homologue iranien a émis lundi l’opinion inverse, soulignaient les analystes.

Cette nouvelle a été mal accueillie par le marché, qui avait été surpris ces derniers temps par la fermeté des membres de l’Opep à appliquer les décisions prises à la fin de l’année dernière.

D’autant que cette discipline “impressionnante” a été relativisée par des informations indiquant que la production du Nigeria, l’un des principaux producteurs africains, était supérieure au quota imposé par le cartel, selon John Kilduff.