[05/03/2009 18:26:39] NEW YORK (AFP)
Logo de GM (Photo : Patrick Hertzog) |
Le constructeur automobile américain General Motors a évoqué jeudi la possibilité d’une liquidation, si Washington refusait de lui verser les milliards de dollars de rallonge que le groupe réclame et si le robinet du crédit continue de lui être fermé.
L’ex-numéro un mondial de l’automobile, complètement exsangue financièrement et dont les ventes sont en chute libre depuis des mois, a conclu à un “doute substantiel” sur sa viabilité, dans son rapport annuel remis aux autorités boursières.
“La récurrence de nos pertes opérationnelles (…) et notre incapacité à générer des liquidités suffisantes pour faire face à nos obligations et soutenir nos activités soulève un doute substantiel sur notre capacité à survivre”, a expliqué General Motors (GM) dans ce document.
De fait, le groupe a de nouveau brandi la menace d’un dépôt de bilan via la loi américaine sur les faillites, le chapitre 11, qui permet de se restructurer à l’abri des créanciers, mais il a aussi admis la possibilité d’une liquidation pure et simple dans le pire des scénarios.
“Si nous ne parvenons pas à obtenir un financement approprié par le gouvernement américain ou par d’autres sources (…), ou si notre +plan de viabilité+ ne débouche pas sur une entreprise capable d’assurer par elle-même sa pérennité sur le long terme”, GM pourrait “potentiellement être contraint de demander la protection de la loi américaine des faillites”.
“Au cas où nous ne réussirions pas à développer un plan de restructuration ou si une facilité de crédit n’était pas disponible, nous serions contraints à la liquidation, sous le chapitre 7 de la loi des faillites”, a affirmé le constructeur.
Le groupe, qui a déjà reçu 13,4 milliards de dollars du Trésor en décembre et cumule 74 milliards de dollars de pertes sur les deux derniers exercices, attend que Washington se prononce sur son “plan de viabilité”, présenté le 17 février. Ce plan doit être finalisé d’ici le 31 mars et l’administration Obama doit se prononcer sur sa pertinence, pour accorder éventuellement les sommes supplémentaires réclamées par GM: jusqu’à 16,6 milliards de dollars.
“Notre avenir dépend de notre capacité à exécuter avec succès le plan de viabilité”, a martelé GM jeudi.
Ce n’est pas la première fois que le groupe agite le spectre d’une faillite: GM avait indiqué être au pied du mur financièrement juste avant d’obtenir les 13,4 milliards d’aide publique en décembre.
Depuis l’automne, GM a averti qu’une telle option, si elle lui permettrait de survivre, aurait toutefois des conséquences catastrophiques, menaçant potentiellement jusqu’à 3 millions d’emplois directs et indirects aux Etats-Unis, car cela “mettrait en danger la survie des sous-traitants et concessionnaires”.
Cela signifierait aussi une plongée aux enfers pour les ventes de GM, selon ce dernier, car la perspective que le groupe soit en dépôt de bilan “éroderait la confiance des consommateurs”.
Reste que, selon la presse récente, le gouvernement américain considèrerait sérieusement l’option du chapitre 11 pour GM, à défaut de signer un nouveau chèque en blanc au constructeur.
Ces nouvelles surviennent alors que GM a publié mardi un effondrement de 52,9% de ses ventes aux Etats-Unis en février.
Ajoutant aux mauvaises nouvelles, GM a averti jeudi n’avoir “aucune garantie” que le marché automobile mondial “se ressaisisse” ou qu’il ne “subisse de nouvelles baisses importantes”.
Il a aussi averti que son principal fournisseur et ex-filiale, Delphi, avait “peu de chances de sortir du chapitre 11”, par lequel le groupe tente de se restructurer depuis l’automne 2005.