[06/03/2009 15:38:39] PARIS (AFP)
à la réunion sur la vente de Fortis le 6 mars 2009 à Bruxelles (Photo : Julien Warnand) |
Le projet de rachat par BNP Paribas d’une partie des activités de Fortis, donné comme mort il y a quelques semaines, pourrait être relancé vendredi à la faveur d’un nouvel accord avec le gouvernement belge, qui montre néanmoins des signes d’agacement.
Les négociations se sont brusquement accélérées jeudi soir, veille de la date butoir fixée par les parties pour s’entendre, soit vendredi à minuit (23H00 GMT).
Elles se poursuivaient vendredi, même si le gouvernement belge a fait part de son agacement devant l’âpreté des pourparlers.
“Il faut qu’on en termine. Cela suffit, ce travail de marchands de tapis”, a commenté la vice-première ministre belge Laurette Onkelinx en arrivant vendredi matin à une réunion ministérielle restreinte à Bruxelles, consacrée à l’examen de la réponse de BNP aux dernières propositions du gouvernement belge.
Une nouvelle réunion ministérielle était prévue à 18H30 pour prendre une décision définitive sur ce dossier, a indiqué, en début d’après-midi, le porte-parole du Premier ministre belge Herman Van Rompuy.
M. Van Rompuy avait fait état jeudi d’une nouvelle offre de son gouvernement, peu après avoir rencontré dans la journée à Paris le président français Nicolas Sarkozy.
Une source proche du dossier a fait savoir que “les négociations avançaient dans un climat plutôt bon”.
Selon le site du quotidien Les Echos, un accord aurait même été trouvé, lequel prévoirait notamment que l’Etat belge conserve 30% du capital de Fortis Banque, qui regroupe les activités bancaires belges du groupe, contre 25% prévus initialement.
En échange, la banque française aurait obtenu de la Belgique de nouvelles garanties en cas de détérioration de la situation financière de Fortis, assurances dont le montant n’aurait pas été arrêté.
Combinaison des logos de BNP Paribas et Fortis |
BNP Paribas aurait également négocié avec succès l’octroi d’une participation plus importante que prévu dans le capital de Fortis Insurance Belgium, de 25% contre 10% initialement.
Un nouvel accord ne lèverait pas pour autant l’incertitude autour de Fortis, car le document devrait ensuite être soumis aux actionnaires, qui avaient repoussé le précédent accord à une courte majorité.
Interrogé par l’AFP, BNP Paribas s’est refusé à tout commentaire, mais a confirmé la tenue d’un conseil d’administration vendredi, prévu de longue date, sans en préciser l’ordre du jour.
L’espoir d’un accord faisait bondir de 20% le cours de l’action Fortis à la Bourse de Bruxelles vendredi.
Un accord constituerait un nouveau rebondissement dans une affaire qui dure depuis cinq mois. Fin septembre et début octobre, les gouvernements belge et néerlandais avaient organisé le sauvetage en urgence de Fortis, au bord de la faillite, et nationalisé l’essentiel des actifs de la banque.
Quelques jours plus tard, la Belgique et Fortis s’accordaient avec BNP Paribas sur une reprise de certains actifs belges de la banque. Les termes de l’accord allaient ensuite être renégociés pour ménager les actionnaires de Fortis, qui devaient malgré tout se prononcer contre le projet le 11 février.
M. Van Rompuy a estimé jeudi qu’en cas d’échec des négociations, “Fortis est parfaitement viable en position de +stand alone+”, c’est à dire sans l’appui d’une autre banque.