Wall Street continue de chuter et de scruter les actions de Washington

photo_1220992797925-1-1.jpg
La Bourse de New York, le 18 janvier 2008 (Photo : Mario Tama)

[07/03/2009 11:38:51] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York, après avoir enfoncé de nouveaux seuils importants au cours de la semaine écoulée, attend la nouvelle qui lui redonnera une raison d’espérer des jours meilleurs afin de rebondir, le regard tourné vers Washington.

“Cela n’a pas été une bonne semaine: pas tellement qu’il y ait eu de nouvelles informations spécifiques, mais techniquement on a cassé de nouveaux plus bas, et la baisse s’est auto-alimentée, créant ce pessimisme”, observe Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.

Les indices n’en finissent pas de reculer dans le temps. Le Dow Jones s’est installé dans ses niveaux du printemps 1997. Sur la semaine écoulée, l’indice phare de Wall Street a accusé un repli de 6,16% à 6.626,94 points, franchissant dès lundi le seuil psychologique de 7.000 points.

Mardi, c’était au tour du S&P 500 de clôturer sous les 700 points, pour la première fois depuis octobre 1996, pour abandonner 7,03% à 683,38 points sur la semaine. Le Nasdaq, à dominante technologique, qui avait jusqu’alors mieux résisté, a finalement franchi également à la baisse le plus bas établi en novembre, se repliant de 6,10% à 1.293,85 points.

“Le problème sous-jacent, c’est le manque de confiance de la part des consommateurs, des entreprises et des investisseurs sur une solution rapide aux immenses problèmes du système financier mondial”, assure Frederic Dickson, de D.A. Davidson.

Les valeurs financières ont encore mené le repli, fléchissant devant les craintes des opérateurs: ancien numéro un du secteur, la banque Citigroup a fait son entrée jeudi dans le monde des valeurs inférieures à 1 dollar, pour la première fois de son histoire.

Le secteur financier n’est toujours pas stabilisé, alors que l’assureur AIG, pourtant largement renfloué par l’Etat américain, a annoncé des pertes abyssales en début de semaine, et que l’agence de notation Moody’s a lancé la menace d’un abaissement des notes de JPMorgan Chase, Wells Fargo et Bank of America, inquiète de la perspective de nouvelles pertes.

“On va entrer dans la quatrième semaine depuis que (le secrétaire au Trésor Tim) Geithner a fait son discours, le 10 février” sur l’arrivée d’un plan de stabilisation financière, souligne Marc Pado, et le marché en attend encore les détails.

“En l’absence d’indicateurs économique majeurs ou de publications de résultats, l’attention va d’autant plus se porter vers le Trésor”, précise-t-il.

Sont attendus la semaine prochaine les chiffres des ventes de détail pour février, jeudi, et les chiffres préliminaires de la confiance des consommateurs mesurée par l’université du Michigan, vendredi.

Les acteurs du marché ont par ailleurs beaucoup commenté au cours de la semaine l’influence de la politique du président Barack Obama sur un marché qui n’en finit pas de tomber.

“On ne peut pas s’attendre à ce que le marché remonte alors que les mesures venues de Washington s’opposent aux intérêts du capital”, estime Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.

Les réformes, portant sur des secteurs aussi lourds que la santé, l’énergie ou l’éducation, font “un peu trop à gérer pour l’économie” dans son état actuel, remarque Marc Pado.

Le marché obligataire a tenu lieu de refuge. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, est descendu à 2,878%, contre 3,041% vendredi dernier et celui à 30 ans à 3,503%, contre 3,722% une semaine plus tôt.

NyseNasdaq