La Bourse de Paris toujours en quête d’une lueur d’espoir

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âtiment historique de la Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[07/03/2009 11:42:22] PARIS (AFP) Stagnant au plus bas depuis près de six ans, la Bourse de Paris cherche toujours la lueur d’espoir qui pourrait lui permettre de rebondir durablement, tant sur le front macroéconomique que du côté des entreprises.

L’indice CAC 40 a perdu 6,22% sur la semaine écoulée pour terminer à 2.534,45 points, signant sa quatrième semaine consécutive de baisse.

Depuis le début de l’année, il a reculé de 21,24%, soit plus que sur la même période de 2008 (-16,67%) qui avait été la pire année de l’histoire du CAC 40.

Le marché parisien a connu une semaine chaotique, plongeant à deux reprises, lundi (-4,48%) et jeudi (-3,96%), le net rebond de mercredi (+4,74%) n’ayant été qu’un feu de paille.

Pour Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel, “les investisseurs sont d’autant plus prudents que chaque fois qu’il y a un rebond, un retournement de tendance suit”.

L’état de santé du secteur financier est au coeur des préoccupations depuis le 10 février, jour de l’annonce du plan de soutien aux banques américaines par le Secrétaire d’Etat au Trésor, Timothy Geithner, qui a déçu les investisseurs.

“Beaucoup de choses ont été annoncées mais pas grand chose n’a été mis en place”, souligne M. Mourier.

Pour Joost van Leenders, spécialiste financier chez Fortis, “les autorités américaines ont déclaré qu?elles préfèreraient que les banques soient privatisées, mais il se pourrait que cette solution soit impossible pour certaines grandes banques”.

Déroutés, les investisseurs peinent à imaginer un scénario de sortie de crise, les principales économies s’enfonçant dans une dure récession. Le discours de la Banque centrale européenne (BCE), prête à poursuivre la baisse des taux pour stimuler l’économie, n’est pas fait pour dissiper leurs craintes.

“Une économie très faible, cela veut dire que les défauts de paiements vont augmenter, et donc cela relance les inquiétudes sur le secteur financier”, avertit M. Mourier, qui souligne que “certains estiment même que le plan de relance Obama n’est pas suffisant”.

Pour l’économiste de Fortis, “la faiblesse persistante de la plupart des statistiques macroéconomiques remet en doute les perspectives d?une stabilisation au second semestre de l?année”.

Les marchés, “inondés de nouvelles négatives”, résume M. van Leenders, devraient encore être soumis à beaucoup de volatilité, d’autant que les acteurs traditionnels, tels que les assureurs-vie ou les gérants de Sicav, sont peu présents, laissant la place à des stratégies plus spéculatives.

Les économistes de Natixis en viennent même à envisager que la bourse poursuive sa descente aux enfers, mettant avant la poursuite de la “liquidation de leurs actions par certains institutionnels comme les assureurs”.

En revanche, pour les responsables de l’analyse technique chez Aurel, “le potentiel de baisse (…) semble, aujourd’hui, relativement limité”.

Pour l’heure, les investisseurs attendent la fin des publications des résultats annuels d’entreprises, un peu passées au second plan cette semaine, avec notamment, EADS, JCDecaux, Carrefour et ADP.

“Les investisseurs, plus que les résultats regardent surtout les perspectives, qui oscillent entre le mauvais et l’incertain”, souligne M. Mourier.

Peu d’indicateurs macroéconomiques sont au programme en revanche cette semaine, si ce n’est les ventes de détail de février, les stock des entreprises de janvier et la confiance des ménages en mars aux Etats-Unis.

Euronext (CAC 40)