[07/03/2009 11:36:58] WASHINGTON (AFP)
à Colombus (Photo : Matt Sullivan) |
Le président américain Barack Obama s’est engagé samedi, dans son allocution hebdomadaire, à mettre un terme aux pratiques budgétaires “irresponsables” qui appartiennent selon lui “au passé” et à agir énergiquement pour que les Etats-Unis sortent renforcés de la crise.
Dans son intervention radiophonique pré-enregistrée, Barack Obama a déclaré que son administration avait hérité d’un déficit budgétaire de 1.300 milliards de dollars (1.030 milliards d’euros) qu’il a qualifié d”‘irresponsable et d’insupportable”.
Selon lui, aussi bien Washington que Wall Street ont truqué les chiffres pendant des années afin de cacher le coût réel des dépenses. L’administration Obama, qui a présenté le mois dernier un projet de budget pour 2010 de 3.552 milliards de dollars, table sur un déficit budgétaire record de 1.752 milliards de dollars en 2009, réduit à 1.171 milliards en 2010.
“C’est une estimation honnête d’où nous en sommes et où nous devons aller”, a affirmé M. Obama, qui veut réduire le déficit de moitié d’ici à la fin de sa présidence en 2013. L’administration “commence à faire les choix difficiles trop longtemps éludés”, en taillant dans les dépenses inutiles et en investissant là où il le faut, a-t-il ajouté.
De nombreuses réformes économiques sont au programme, ainsi que des dépenses en faveur de l’assurance-maladie, l’environnement et l’éducation. Jeudi, M. Obama a ouvert à la Maison Blanche une concertation sur l’assurance-maladie réunissant patients, médecins, parlementaires, experts et fonctionnaires.
Pour fournir une couverture santé aux 46 millions d’Américains qui en sont dépourvus, un fonds doté d’une enveloppe budgétaire de 634 milliards sur dix ans doit notamment être créé. Dans son allocution, le président a souligné qu’il était impossible de réduire les déficits et de relancer la croissance sans diminuer le coût exorbitant de l’assurance-maladie.
Par ailleurs, le taux d’imposition des Américains gagnant plus de 250.000 dollars par an doit passer de 35% à près de 40%, ce qui permettrait à l’Etat d’engranger 2.000 milliards de dollars sur dix ans.
Une réforme de la passation des contrats publics, visant à économiser jusqu’à 40 milliards de dollars par an, a également été annoncée mercredi. Dans son allocution, M. Obama a averti que son pays allait encore connaître des mois difficiles avant de sortir de la crise.
“Mais je pense aussi que nous allons la surmonter, que si nous agissons rapidement, énergiquement et de manière responsable, les Etats-Unis d’Amérique vont sortir renforcés et plus riches qu’avant” de cette crise, a-t-il assuré.
Cette allocution survient au lendemain de l’annonce de nouvelles statistiques catastrophiques: en février, les Etats-Unis ont perdu 651.000 emplois, et le taux de chômage est désormais de 8,1%, du jamais vu depuis décembre 1983.