à son arrivée le 6 mars 2009 au siège de BNP-Paribas à Bruxelles (Photo : Julien Warnand) |
[08/03/2009 21:07:46] PARIS (AFP) Le rachat d’une partie des actifs de Fortis devrait coûter 10,4 milliards d’euros à BNP Paribas, dont près de 90% en titres, a indiqué dimanche la banque française à l’AFP, au lendemain de l’annonce d’un nouvel accord – le troisième – avec le gouvernement belge.
Selon les termes de l’accord, BNP Paribas va acquérir 75% de Fortis Banque, qui regroupe les activités bancaires belges de Fortis, pour 8,3 milliards d’euros, entièrement en titres.
La banque française va également acheter à Fortis Holding, une participation de 25% dans Fortis Assurance Belgique, pour 1,375 milliard d’euros en numéraire.
Un porte-parole a précisé à l’AFP qu’à ce total s’ajoutaient l’acquisition de Fortis Luxembourg, pour environ 800 millions d’euros, ce qui porte le coût total de l’opération à 10,4 milliards d’euros.
Le rachat de ces actifs permettra à BNP Paribas d’afficher 540 milliards d’euros de dépôts, selon un communiqué publié dimanche, ce qui devrait faire de l’établissement le premier de la zone euro selon ce critère.
Le nouveau groupe combiné pourra aussi revendiquer 660 milliards d’euros d’actifs sous gestion.
L’opération devrait contribuer à la progression du bénéfice de BNP Paribas dès 2010, hors coûts de restructuration, selon le communiqué.
Combinaison des logos de BNP Paribas et Fortis |
BNP Paribas a également précisé que l’impact de cette acquisition, qui doit encore être validée par les actionnaires de Fortis, serait neutre sur le ratio de fonds propres de la banque française, dit “Tier 1”, qui se situe actuellement à 8,4%.
Selon les termes du nouvel accord, le groupe bancaire français a aussi obtenu que l’Etat belge garantisse 1,5 milliard d’euros de pertes, au-delà d’une première tranche de pertes de 3,5 milliards d’euros assumée par BNP Paribas, sur un portefeuille de crédits structurés de 21,5 milliards d’euros.
La Belgique s’est également engagée à renflouer Fortis Banque jusqu’à 2 milliards d’euros si nécessaire.
En échange, BNP Paribas a confirmé son intention d’implanter “plusieurs de ses centres de décision européens ou mondiaux en Belgique”.
Menacée l’an dernier par la crise financière, Fortis avait dû appeler à son secours les Etats du Benelux, qui avaient orchestré la nationalisation ou la vente de ses meilleurs actifs, dont Fortis Banque.
Le 11 février, les actionnaires de Fortis avaient rejeté ce démantèlement, à une très courte majorité.