[07/03/2009 12:26:19] LONDRES (AFP)
à l’entrée d’un bâtiment de la Lloyds, le 15 février 2009 à Londres (Photo : Frantzesco Kangaris) |
Le gouvernement britannique a annoncé samedi qu’il allait assurer l’équivalent de 260 milliards de livres d’actifs toxiques de Lloyds Banking Group (LBG) et qu’il deviendrait l’actionnaire majoritaire de ce groupe, né de la fusion des banques HBOS et Lloyds TSB.
En adhérant au Plan de protection des actifs, LBG a obtenu que 260 milliards de livres (290 milliards d’euros) d’actifs risqués soient assurés par le gouvernement à hauteur de 90%, au-delà d’une franchise de 25 milliards de livres qui restera à la charge de la banque.
En contrepartie, le gouvernement va porter sa participation dans le capital de LBG de 43% à 65%. Cette participation passera à un maximum théorique de 77% en incluant des actions spéciales, mais le gouvernement a accepté de ne pas aller au-delà de 75%, pour éviter une nationalisation de fait de LBG.
Cet accord, similaire à celui conclu en février par Royal Bank of Scotland (RBS), fait de HSBC et Barclays, qui ont refusé toute aide de l’Etat, les deux seules grandes banques britanniques qui ne soient pas sous son contrôle.
LBG s’est également engagé à augmenter ses prêts aux ménages et entreprises britanniques de 28 milliards de livres (31 milliards d’euros) sur les deux prochaines années. Le groupe devra aussi payer une prime de 15,6 milliards de livres, dont le paiement est échelonné sur 7 ans.
Ces prêts seront destinés la première année à hauteur de 3 milliards aux particuliers et de 11 milliards aux entreprises. Un montant identique est prévu pour la seconde année, dépendant des “circonstances économiques à ce moment-là”.
Les actifs toxiques de LBG proviennent à 83% du portefeuille de l’ex-HBOS (Halifax-Bank of Scotland), qui a accumulé les déboires sur le marché du crédit, contraignant le gouvernement à encourager son rapprochement avec Lloyds TSB, devenu effectif en début d’année.
“Participer au Plan de protection des actifs réduit de manière substantielle le profil de risque du bilan du groupe”, a déclaré Eric Daniels, directeur général de LBG. “Notre position nettement améliorée en terme de capital permettra au groupe de résister au pire des ralentissements économiques et de sortir renforcé quand l’économie repartira”, a-t-il estimé.
LBG suit l’exemple de RBS, dont le gouvernement s’est engagé fin février à assurer 325 milliards de livres d’actifs risqués, en échange de la promesse de la banque d’augmenter ses prêts de 25 milliards de livres sur les douze prochains mois.
Le secrétaire d’Etat au Trésor Stephen Timms, en commentant cet accord, a admis samedi que “le coût final pour le contribuable reste incertain” et qu’il faudra “des années” pour qu’il soit connu. Mais à terme “Lloyds sera une banque forte et prospère”, a-t-il assuré.
LBG a annoncé s’attendre à des pertes pour 2009, alors que les deux entités ayant constitué le groupe ont déjà connu une année 2008 difficile. Le bénéfice net part du groupe de l’ex-Lloyds TSB s’est ainsi écroulé à 819 millions de livres l’an dernier, contre 3,289 milliards en 2007, soit une chute de 75%.
De son côté, HBOS a affiché une perte nette — la première depuis sa naissance en 2001 — de 7,58 milliards de livres en 2008 contre un bénéfice correspondant de 3,965 milliards de livres en 2007.