[09/03/2009 17:48:51] BALE (AFP)
ésident de la BCE, Jean-Claude Trichet, le 29 janvier 2009 à Davos (Photo : Pierre Verdy) |
L’économie mondiale se rapproche “du moment de la reprise” a affirmé lundi le porte-parole des dix grandes banques centrales mondiales (G-10) Jean-Claude Trichet lors d’une conférence de presse à Bâle.
“Nous nous approchons du moment où il y aura une reprise”, a déclaré M. Trichet, à l’issue de la réunion bimestrielle du G-10 au siège de la Banque des règlements internationaux (BRI).
“La plupart des observateurs s’attendent à une croissance négative pour les pays industrialisés” cette année, a-t-il relevé. Mais la croissance mondiale devrait être proche de zéro en 2009, avec une “reprise” en 2010, a précisé M. Trichet, par ailleurs président de la Banque centrale européenne (BCE).
Alors que M. Trichet avait évoqué l’année dernière la “résistance remarquable” des pays émergents au ralentissement économique, ces pays sont maintenant également “touchés” même si leur croissance est toujours supérieure aux pays industrialisés.
Les éléments “positifs” — mesures notamment fiscales prises par les gouvernements pour contrer la crise économique et la baisse du prix des matières premières — “n’ont pas totalement été pris en compte” pour l’heure et pourraient positivement influencer l’économie, a-t-il poursuivi.
“Il y a un très fort engagement des autorités, des gouvernements à ne pas laisser sombrer des institutions d’importance systémique (…) qui n’a pas été totalement pris en compte par les marchés”, selon M. Trichet.
Les incertitudes qui demeurent renforcent cependant “le manque de confiance”, qui est à l’origine de la crise économique, a-t-il précisé, ajoutant que tout devait être entrepris pour la rétablir.
Face aux annonces dans plusieurs pays de plans de relance pour des secteurs industriels touchés par le ralentissement économique, M. Trichet a rappelé l’importance de “combattre le protectionnisme” et de conclure “avec succès” les négociations du cycle de Doha, qui patine depuis huit ans, sur la libéralisation des échanges commerciaux.
M. Trichet a également salué le rôle des banques centrales qui ont “été extraordinairement actives à organiser une ligne de défense en mettant des liquidités à disposition” des marchés.
Les instituts d’émission ont été “extrêmement efficaces”, a-t-il ajouté. Depuis plusieurs mois, les banque centrales, et notamment la BCE, abreuvent les marchés monétaires en liquidités afin d’éviter une pénurie du crédit, car les banques rechignent à se prêter entre elles.
Le Fonds monétaire international (FMI) table sur une croissance mondiale de seulement 0,5% cette année et 3,0% en 2010.
Les chef d’Etat et de gouvernement du G20 — pays rassemblant les principales économies développées et en développement de la planète — doivent se réunir le 2 avril à Londres pour débattre des issues à la crise financière.