ésident de la Banque européenne d’investissement (BEI) Philippe Maystadt à Bruxelles le 9 mars 2009 (Photo : Dominique Faget) |
[09/03/2009 13:25:24] BRUXELLES (AFP) La Banque européenne d’investissement a laissé entendre lundi qu’elle ne pourrait indéfiniment augmenter ses prêts au secteur automobile en crise, sous peine de voir son activité dans d’autres domaines menacée, en réponse à des appels en ce sens de certains gouvernements.
“A la fois en terme de politique et en terme de saines pratiques de prêts, ce serait une erreur de concentrer une trop grosse partie de nos prêts sur un seul secteur”, a indiqué Philippe Maystadt lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
Pour le secteur automobile, “nous faisons plus que ce qui a été annoncé, nous sommes prêts à faire encore un peu plus, mais il y a des limites”, a-t-il relevé.
D’ici fin juin, la BEI devrait ainsi avoir approuvé pour ce secteur un total “plutôt significatif” de 7 milliards d’euros de prêts, soit “plus de 10% de notre total de prêts cette année”.
“Plus de 10% pour un seul secteur, je pense que c’est beaucoup”, a-t-il commenté.
M. Maystadt a aussi rappelé que la BEI empruntait sur les marchés l’argent qu’elle prêtait, et avait “déjà un énorme programme d’emprunts pour cette année”.
“Je ne pense pas qu’il serait raisonnable d’élargir, d’augmenter ce programme d’emprunts”, a-t-il dit. “Concrètement, ceci signifie que si on nous demande de faire encore plus pour le secteur automobile, ce serait nécessairement en réduisant ce que nous faisons dans d’autres domaines”.
Lors d’un sommet européen le 1er mars, l’Allemagne, la France et le Luxembourg s’étaient dits favorables à une augmentation des prêts de la BEI au secteur automobile, qui lui-même réclame 40 milliards d’euros de financement.
Certains pays comme la France avaient notamment réclamé la suppression d’un plafond actuel de 400 millions d’euros par an et par entreprise.
M. Maystadt a défendu ce plafond, rappelant que la BEI devait avoir “une approche équilibrée” entre les différents pays, et ne devait pas accorder plus de 5% de ses prêts totaux à un seul emprunteur.
“En tant que bras financier à long terme de l’UE, la BEI ne peut pas injecter des fonds dans des sociétés en difficultés” ni “remplacer des “réformes structurelles”, a-t-il encore souligné.