Phamacie : Merck va absorber Schering-Plough pour plus de 41 milliards de dollars

[09/03/2009 17:53:25] NEW YORK (AFP)

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Le logo du groupe Phamaceutique Merck

Le géant pharmaceutique américain Merck, confronté au raz-de-marée des génériques et à l’expiration prochaine de plusieurs brevets, va absorber son concurrent Schering-Plough pour 41 milliards de dollars, ce qui lui permettra de se hisser au .

Les deux groupes ont dévoilé un accord de , qui prévoit la création d’une entité détenue à 68% par les actionnaires actuels de Merck et à 32% par ceux de Schering-Plough, selon un communiqué publié lundi.

L’opération, dont la finalisation est attendue au quatrième trimestre, doit donner naissance à un poids lourd mondial de l’industrie pharmaceutique “traditionnelle” représentant 47 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

Le futur groupe, qui gardera le nom de Merck, a pour ambition de “générer une croissance durable”, a expliqué le PDG de Merck Richard Clark.

Il “profitera de perspectives de recherche et de développement formidables, d’un portefeuille de médicaments considérablement élargi et d’une présence plus étendue sur des marchés internationaux clefs, notamment les marchés émergents à forte croissance”, a ajouté M. Clark, qui dirigera le futur Merck.

Cette annonce survient un peu plus d’un mois après l’annonce du rachat de Wyeth par Pfizer, deux laboratoires américains également, pour 68 milliards de dollars. L’opération doit permettre à Pfizer de conforter son premier rang mondial, en portant ses revenus annuels à 75 milliards de dollars.

Elle s’ajoute à la vague actuelle de consolidation du secteur, alors que les médicaments vedettes des grands laboratoires vont tomber peu à peu dans le domaine public à cause de l’expiration de leurs brevets.

Faute d’avoir dans leur portefeuille des molécules aussi prometteuses, les grands du secteur se sont lancés dans les biotechnologies, un segment de marché plus complexe, mais aussi dans l’acquisition de fabricants de génériques, à l’instar du français Sanofi-Aventis avec le tchèque Zentiva, de Pfizer avec l’indien Aurobindo ou de Merck avec l’américain Insmed.

L’accord Merck-Schering et ses détails financiers ont été jugés positifs par le marché et les observateurs du secteur.

“Merck a fait un joli coup pour consolider sa place dans le top 5 des pharmaceutiques”, soulignait le chercheur Eben Tessari, sur son blog Pharma Babble, soulignant que Schering-Plough “a un gros portefeuille de produits en développement”.

Schering-Plough comptabilise 75 nouvelles molécules en développement dans son portefeuille, dont 12 en phase III des essais cliniques, la dernière avant la demande de mise sur le marché. Le groupe a doublé son chiffre d’affaires entre 2004 et 2008, à près de 21 milliards de dollars, avec actuellement cinq médicaments dépassant le milliard de dollars en ventes annuelles.

Il est déjà associé à Merck dans les anti-cholestérols Vytorine et Zetia, dont les ventes ont chuté l’an dernier.

Face à lui, Merck en est à sa deuxième restructuration depuis 2005: il a beaucoup souffert en 2004 lorsque son anti-inflammatoire vedette Vioxx a été retiré du marché à cause de ses effets secondaires, et a depuis vu des brevets-clés expirer, faisant chuter les ventes de traitements cruciaux comme le Fosamax (ostéoporose) et le Singulair (asthme).

L’accord “est une question de réductions de coûts, sur fond d’économie difficile et dans un monde où les grands laboratoires perdent plusieurs médicaments lucratifs en raison de l’expiration de leurs brevets”, résume Douglas McIntyre, analyste du site 247WallStreet, rappelant que les deux groupes visent 3,5 milliards de dollars d’économies par an.

Sur le plan financier, “la large composante en actions de l’offre aura pour effet d’améliorer la position compétitive de Merck pour un coût affectant modestement les finances” de ce dernier, relève David Lugg, analyste chez Standard and Poor’s: la transaction se fera à 56% en actions et à 44% en numéraire.

Elle valorise Schering-Plough à 23,61 dollars par action, ce qui représente une prime de 34% sur le cours de ce dernier vendredi à New York, et poussait le titre à la hausse lundi: +14,41% à 20,17 dollars vers 16H00 GMT, tandis que celui de Merck perdait 9,19% à 20,65 dollars.