Le logo de Ford sur des cuves de l’usine d’assemblage de Chicago, le 3 mars 2009 (Photo : Scott Olson) |
[09/03/2009 22:05:37] NEW YORK (AFP) Les ouvriers du constructeur automobile américain Ford ont ratifié un accord prévoyant de nouvelles concessions de leur part, a annoncé lundi leur syndicat, le même jour qu’une visite cruciale d’une équipe gouvernementale à Detroit, fief des constructeurs nationaux.
“Les membres de l’UAW au sein du groupe Ford ont ratifié les modifications apportées au contrat de travail datant de 2007”, a indiqué le syndicat UAW dans un communiqué, précisant que les ouvriers l’avaient approuvé à un peu moins de 60%.
Deux semaines auparavant, la direction de Ford et l’UAW avaient annoncé un accord préliminaire reformant notamment le fonds assurant la couverture médicale des retraités du groupe et amendant l’accord en vigueur depuis deux ans.
Le résultat de cette négociation, qui doit permettre à Ford de réaliser des économies supplémentaires, devait être soumis au vote des syndiqués.
Dans un communiqué séparé, Ford s’est dit “satisfait” de cette ratification, qui l'”aidera à s’aligner sur la compétitivité des constructeurs étrangers” et à “évoluer dans l’environnement économique (actuel) sans demander d’aide au gouvernement américain”.
L’aval des ouvriers intervient le même jour que la visite à Detroit (Michigan, nord) d’une délégation du groupe de travail présidentiel chargé de superviser la restructuration du secteur. Ces responsables doivent trancher sur un sauvetage public de General Motors et Chrysler, qui sont au plus mal.
Sur ce point, GM s’est dit dans un communiqué “satisfait de recevoir l’équipe gouvernementale, pour qu’elle puisse avoir un aperçu de (ses) nouveaux produits et technologies”, et a jugé la visite “constructive”.
Dans un communiqué distinct, Chrysler a confirmé que sa direction avait accueilli cette équipe à son usine d’assemblage de Warren, près de Detroit, l’occasion “d’une visite du site et d’une revue des véhicules actuels et futurs”.
La visite de la délégation gouvernementale et l’accord chez Ford font suite à une série de nouvelles désastreuses pour le secteur la semaine dernière, avec des ventes en chute de 41% en février aux Etats-Unis (dont -53% pour GM, -48% pour Ford et -44% pour Chrysler) et un regain d’inquiétudes sur la viabilité de GM et de Chrysler.
Les concessions obtenues par Ford auprès des ouvriers syndiqués –qui bénéficient d’acquis salariaux plus généreux que les nouvelles générations d’ouvriers non syndiqués– devraient déboucher sur des concessions similaires chez GM et Chrysler, anticipe le marché.
GM et Chrysler doivent boucler et présenter à Washington d’ici à la fin du mois leur plan de restructuration, dit “de viabilité”, afin de recevoir une rallonge aux 17,4 milliards de dollars déjà reçus de l’Etat.
Plusieurs points de ces plans d’économies ne sont pas encore finalisés, notamment pour le volet social.
Il s’agit d’un nouvel effort demandé à l’UAW, mis à contribution à plusieurs reprises par les constructeurs nationaux ces dernières années, via des guichets départs et la révision en baisse du coût du travail.
“Une fois encore, les ouvriers de l’UAW ont répondu à l’appel pour prendre une décision difficile mais nécessaire pour pouvoir faire face à la réalité de l’économie actuelle”, a commenté le président du syndicat, Ron Gettelfinger, cité dans le communiqué.
L’UAW s’est dit déterminé “à faire le maximum pour rebâtir un secteur prestigieux et maintenir des emplois dans l’industrie (automobile) aux Etats-Unis”.
Le patron du syndicat a rappelé que les efforts pour sauver Ford et le secteur dans son entier devaient être “partagés par tous les partenaires, dont les dirigeants, les cadres, les actionnaires, les créanciers, les concessionnaires et les fournisseurs”.
Ford, considéré comme le moins mal en point des constructeurs de Detroit, a annoncé la semaine dernière une restructuration de sa dette.