La zone euro rejette l’appel américain à de nouveaux plans de relance

[09/03/2009 21:41:50] BRUXELLES (AFP)

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ésident de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, le 14 février 2009 à Rome (Photo : Tiziana Fabi)

Les pays de la zone euro refusent de répondre à l’appel lancé par les Etats-Unis en faveur de nouveaux plans de relance face à la récession, a annoncé lundi soir leur représentant, le ministre luxembourgeois des Finances Jean-Claude Juncker.

“Nous sommes tombés d’accord (pour dire) que les récents appels américains exigeant un effort budgétaire (supplémentaire) ne nous conviennent pas, dans la mesure où nous ne sommes pas prêts à augmenter les paquets conjoncturels que nous avons (déjà) ficelés”, a dit M. Juncker devant la presse.

Il s’exprimait à l’issue de la réunion mensuelle du forum des ministres des Finances de la zone euro qu’il préside, l’Eurogroupe, à Bruxelles.

“Nous ne voulons pas donner l’impression que nous serions en train de réfléchir à la mise en oeuvre de nouveaux paquets conjoncturels. Nous avons fait ce que nous devions faire”, a ajouté M. Juncker.

Le ministre luxembourgeois réagissait à des propos tenus le même jour dans une interview par le conseiller économique de la Maison Blanche, Lawrence Summers, en vue du sommet du G20 de Londres le 2 avril.

Ce dernier a exhorté les pays industrialisés à ne pas relâcher leur effort de relance car l’économie mondiale “a besoin de plus de demande” et d'”une action extraordinaire des pouvoirs publics”.

“Nulle part on ne doit commencer à réduire sa contribution à la demande mondiale (…) le G20 doit se concentrer sur la demande mondiale. Le monde a besoin de plus de demande”, a dit M. Summers.

Pour stimuler leur économie et renforcer la demande intérieure, les Etats-Unis ont lancé en février un plan de relance doté de 787 milliards de dollars.

En comparaison, les pays de l’Union européenne ont engagé des mesures d’un montant total deux fois moins important, évalué à 400 milliards d’euros par la Commission européenne pour 2009 et 2010, soit 3,3% de leur Produit intérieur brut.

Ce chiffre inclut des plans nationaux de relance des gouvernements, des investissements européens et l’augmentation automatique des dépenses sociales (allocations chômage par exemple) induite par la crise économique (les “stabilisateurs automatiques” dans le jargon des économistes).