[10/03/2009 12:13:26] FRANCFORT, Allemagne (AFP)
Logo de l’euro (Photo : Boris Roessler) |
La Banque centrale européenne (BCE) n’hésitera pas à réduire à zéro ses taux directeurs si l’économie de la zone euro était menacée de déflation, déclare l’un de ses hauts responsables dans un entretien paru mardi dans la presse allemande.
“Si la situation devait se détériorer, la BCE est prête à encore baisser ses taux, également jusqu’à zéro”, indique l’Italien Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la BCE, au journal financier Börsen-Zeitung.
“Cela vaut surtout si l’économie venait effectivement à être menacée par une déflation”, à savoir une baisse généralisée et durable des prix.
Mais ce n’est pas le cas actuellement, a-t-il jugé.
La BCE a abaissé son principal taux directeur jeudi à un niveau inédit de 1,50%. Ses homologues américaines et japonaises ont ramené les leurs à zéro, la banque d’Angleterre (BOE) s’en approche à grands pas.
L’Italien s’est par ailleurs prononcé contre l’achat d’obligations d’Etat pour stimuler l’économie, comme vient de le décider la BOE. “Si la BCE achète des obligations d’Etat alors elle se rapproche de la politique budgétaire (…)”, ce qui trahirait selon lui “l’esprit des pères fondateurs de la BCE”.
Son président Jean-Claude Trichet avait annoncé que la BCE étudiait des mesures d’assouplissement quantitatif, qui visent à relancer l’économie via une création massive de monnaie et sont utilisées quand les baisses de taux directeurs ne suffisent plus.
L’achat d’obligations fait parti de ce style de mesures, mais il est délicat dans une zone euro composée de seize Etats souverains.
Selon de nombreux experts, la BCE pourrait acquérir des titres de créances d’entreprise, comme des billets de trésorerie, permettant d’alimenter directement les groupes industriels en liquidités.