à Bruxelles (Photo : Dominique Faget) |
[10/03/2009 12:24:34] BRUXELLES (AFP) Les ministres européens des Finances se sont dits favorables mardi à un doublement des ressources du Fonds monétaire international, à 500 milliards de dollars, pour lui permettre de faire face à l’ampleur de la crise mondiale, selon des diplomates.
Ils ont approuvé un texte en ce sens, préparatoire aux discussions qui auront lieu lors du sommet des grandes puissances du G20 le 2 avril à Londres. “Les termes (de ce document) ont été approuvés” lors de la réunion des ministres de l’Union européenne à Bruxelles, a indiqué l’un des diplomates.
Ils vont être discutés dès samedi lors d’une réunion préliminaire à Londres des ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du forum du G20, qui regroupe les pays industrialisés du G7 et les puissances émergentes comme la Chine, le Brésil ou l’Inde.
Le document juge “essentiel que le FMI ait des moyens financiers appropriés pour aider les pays particulièrement affectés par la crise actuelle”.
“Les pays membres de l’UE soutiennent un doublement des ressources du FMI et sont prêts à contribuer si besoin à une augmentation temporaire”, indique ce texte.
Le FMI a souligné à plusieurs reprises que ses ressources, et donc sa capacité à prêter aux pays en difficulté, risquaient de s’épuiser si la crise perdurait.
Son directeur général, Dominique Strauss-Kahn, a prévenu mardi que la croissance mondiale pourrait être négative en 2009 pour la première fois depuis 60 ans et plaidé pour le doublement des ressources de son institution.
Il s’est dit “confiant” que cette mesure serait adoptée d’ici au sommet du G20, lors d’une conférence à Dar es-Salaam, en Tanzanie.
Le FMI a déjà signé un accord avec le Japon, qui a accepté de lui prêter jusqu’à 100 milliards de dollars.
Logo du FMI (Photo : Brendan Smialowski) |
Selon une source européenne, la contribution européenne au renflouement de l’institution pourrait s’élever au total également à quelque 100 milliards de dollars.
Les Européens souhaitent toutefois éviter une augmentation définitive des ressources du Fonds, qui passerait par un relèvement des quotes-parts versées par les pays membres du FMI.
“Alors que les quotes-parts devraient rester la source de financement principale du FMI, leur augmentation n’est pas une solution viable à court terme”, souligne le texte de l’UE.
Les Européens préfèrent recourir à une solution temporaire, en l’occurrence des lignes de crédit mis à disposition du FMI par ses Etats membres, les NAE (Nouveaux accords d’emprunt).
“Les ressources additionnelles devraient être mobilisées en premier lieu via un élargissement et une augmentation des NAE, sur la base d’un partage de la charge, notamment en encourageant à participer les pays qui ont accumulé des réserves de changes significatives dans les dernières années”, indique le texte. Un appel du pied à des pays comme le Japon ou la Chine, assis sur des matelas de devises très importants.
Les pays européens du G20 (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie) avaient déjà apporté soutenu l’idée d’un doublement des ressources du FMI, lors d’une réunion le 22 février à Berlin.