ésident de la Réserve fédérale américaine (Fed) , Ben Bernanke, à Washington le 10 mars 2009 (Photo : Win Mcnamee) |
[10/03/2009 14:44:08] WASHINGTON (AFP) Le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a exhorté mardi les dirigeants du monde entier à continuer à prendre des “mesures énergiques” contre la crise actuelle, qu’il a qualifiée de “pire crise financière depuis les années 1930”.
“Le monde souffre de la pire crise financière depuis les années 1930, et cette crise a entraîné une chute prononcée de l’économie mondiale”, a déclaré M. Bernanke, universitaire spécialiste de la crise de 1929, lors d’un discours devant le Conseil des relations internationales, un groupe de réflexion basé à Washington.
“A court terme, les gouvernements dans le monde doivent continuer à prendre des mesures énergiques, et lorsque c’est approprié, coordonnées, pour rétablir un fonctionnement normal des marchés financiers et le flux du crédit”, a-t-il ajouté.
Avançant quelques vues personnelles sur la régulation du système financier, M. Bernanke a ajouté: “Vu la nature mondiale des institutions financières et des marchés, la réforme de la régulation et de la supervision financières devraient être coordonnées le plus possible à l’échelle internationale”.
M. Bernanke doit participer samedi à une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 en Grande-Bretagne, destinée à réfléchir justement à la réforme du système financier mondial et aux moyens de lutter contre la crise.
Alors que la Banque mondiale estime que l’économie dans le monde pourrait reculer en 2009 pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, Larry Summers, conseiller économique du président américain Barack Obama a exhorté les pays du G20 à soutenir massivement la demande, dans un entretien publié lundi.
Mais les pays de la zone euro ont déjà refusé de se laisser forcer la main, laissant prévoir des discussions animées au G20, forum regroupant les pays du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie), l’Union européenne, ainsi que l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique et la Turquie.
Pour M. Bernanke, une des clefs de la réforme financière passe par un règlement du problème des institutions trop importantes pour pouvoir faire faillite sans conséquences dommageables pour l’ensemble du système.
A cet égard, “les régulateurs doivent agir avec vigueur, comme nous le faisons déjà, pour empêcher les faiblesses des institutions financières majeures en terme de capitalisation, de gestion des liquidités et de gestion du risque qui ont été révélées par la crise”, a-t-il déclaré.
Pour cela, “nous devons mettre en oeuvre un cadre fort de contrôle renforcé, sur le plan légal et pratique, pour toutes les sociétés financières importantes organisées en holding” afin que le régulateur “puisse avoir une autorité claire pour surveiller” toutes les composantes du groupe, a-t-il ajouté.
Le chef de la Fed a aussi plaidé pour que son institution “se voie confier un autorité de contrôle explicite (sur les systèmes de livraison-paiement) lorsque leur importance est vitale pour l’ensemble du système”.
La réforme devrait aussi tenter d’atténuer le caractère “pro-cyclique” de certaines normes comptables et règles financières, “qui conduisent les institutions financières à prêter en période d’expansion et à réduire les vannes du crédit en période de contraction” économique, estime M. Bernanke.