ésident iranien Mahmoud Ahmadinejad lors d’un sommet économique régional le 11 mars 2009 à Téhéran (Photo : Atta Kenare) |
[11/03/2009 10:22:43] TEHERAN (AFP) Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a dénoncé l’ordre économique “injuste” imposé, selon lui, par les Etats-Unis, à l’occasion d’un sommet régional organisé mercredi à Téhéran.
Ce sommet de l’Organisation de la coopération économique (ECO) est notamment marqué par la participation du président afghan Hamid Karzaï, qui devrait engager ses interlocuteurs iraniens à participer à une conférence internationale sur l’Afghanistan prévue le 31 mars.
L’ECO, fondée en 1985 par l’Iran, le Pakistan et la Turquie et qui regroupe des pays de la région, doit étudier à Téhéran l’impact de la crise financière mondiale sur son économie.
“L’ordre économique est injuste et irresponsable”, a dit en ouverture le président Mahmoud Ahmadinejad, regrettant que, “malheureusement, les nations du monde doivent payer le coût des politiques inefficaces de certains pays”.
“Les Etats-Unis et certains de leurs alliés sont au centre de la crise économique”, a-t-il poursuivi.
M. Ahmadinejad, coutumier des tirades contre les Etats-Unis, a jugé que le système capitaliste avait “échoué”.
Il a appelé à contrer “la menace de l’ordre international injuste en créant une situation économique sûre pour nos pays” grâce au développement des échanges entre les membres de l’ECO.
ésident afghan Hamid Karzaï lors d’un sommet économique régional le 11 mars 2009 à Téhéran (Photo : Atta Kenare) |
Il a aussi appelé à la création d’une banque commune aux pays de l’organisation.
Les autres participants de ce sommet sont les présidents pakistanais, Asif Ali Zardari, et turc, Abdullah Gül, ainsi que leurs homologues d’Azerbaïdjan, du Kazakhstan, du Kirghizstan, du Tadjikistan, du Turkménistan et d’Ouzbekistan.
Le président irakien Jalal Talabani et le vice-président syrien Farouk al-Shara sont là à titre d’invités d’honneur.
Dans son allocution, le président afghan Hamid Karzaï a enjoint les pays de l’ECO à aider l’Afghanistan à lutter contre le trafic de stupéfiants.
“Je dois admettre l’amère réalité que mon pays est au centre de la production d’opium” dans le monde, a-t-il dit.
Il a aussi expliqué que la population afghane était “la vraie victime du terrorisme” et qu’il existait “un lien direct entre le trafic de drogue et le terrorisme”. “Nous souhaitons l’aide des pays (de l’ECO) pour les combattre”, a plaidé M. Karzaï.
L’Iran est lui-même victime de ce trafic, qui passe par ses frontières pour atteindre les marchés de la drogue.
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a évoqué la semaine dernière ce fléau comme l’une des raisons pour lesquelles Téhéran aurait un intérêt, selon elle, à participer à une conférence internationale sur l’Afghanistan prévue le 31 mars à La Haye.
Son homologue iranien Manouchehr Mottaki a répondu que son pays “réfléchissait” à son éventuelle participation, et qu’il donnerait sa réponse à l’occasion d’une visite à Téhéran du ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, prévue d’ici la fin mars.