Medibat 2009- Forum scientifique : Il est temps de penser matériaux locaux

Par : Autres

D’ailleurs, les travaux du forum scientifique, tenu à l’occasion du Medibat 2009, ont
discuté le recours aux matériaux traditionnels, surtout sur la trame des frais
d’énergie.

Lors d’un entretien avec Dr. Ahmed Inan, secrétaire général de l’Union
africaine des architectes, il a souligné que les matériaux locaux traditionnels
sont un atout majeur pour relever le défi énergétique, outre qu’ils sont garants
d’une haute qualité environnementale.

«A titre d’exemple, l’argile crue et l’argile cuite en Tunisie, le Zellige au
Maroc, le béton de terre stabilisé en Algérie, sont des produits qui puisent
dans le réservoir culturel riche de ces pays, carrefour de civilisations, et qui
interpellent à la manière de les valoriser et les intégrer de nouveau dans nos
bâtis. Tout en sachant que les coûts et la disponibilité limitée de l’énergie
nous poussent à arrêter de penser bétons, et de faire un retour à la source
»,
a-t-il ajouté.

Il est donc évident que l’un des résultats le plus importante de ce forum
scientifique est d’avoir mis un éclairage sur une donnée tant négligée, celles
des matériaux locaux, car outre la question énergétique, l’identité culturelle
des pays du Maghreb, et en particulier la Tunisie, est étroitement liée à une
adaptation à l’environnement.

En plus, les matériaux locaux remplissent deux objectifs recherchés par
chaque bâtisseur, le premier est la construction des habitations à flux
thermique équilibré et à fort taux d’isolation; le second est l’amélioration de
la qualité environnementale et la participation au développement durable.

Le confort thermique et le respect de l’environnement ne peuvent être que le
fruit d’une valorisation du savoir-faire traditionnel, comme l’a souligné M.
Inan. En effet, la conjugaison des matériaux locaux et du savoir-faire
traditionnel, tout en gardant l’œil ouvert sur les innovations, reste un levier
développement pour un bâti écologique, durable, confortable thermiquement et
économique également.

In fine, il est à souligner que l’utilisation des matériaux locaux, même
partiellement, dans l’architecture moderne demeure un regard sérieux vers
l’avenir. Dans cette conjoncture, tous les pays de la région ont besoin d’une
stratégie globale permettant d’atténuer les pressions sur les ressources,
d’investir sur la réanimation économique et technique des matériaux locaux, qui
ne nécessitent pas une technologie complexe pour leur maintenance, et
d’atteindre une efficience énergétique permettant de propulser les efforts de
développement dans la région. Certes, le parcours qui reste à faire demeure
encore long, mais pour commencer, il est déjà temps de penser….matériaux locaux !!