Les nuages s’accumulent pour l’année 2009 des compagnies aériennes

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écolle de Rome Fiumicino le 26 septembre 2008 (Photo : Vincenzo Pinto)

[11/03/2009 16:26:13] PARIS (AFP) Le ciel s’assombrit pour l’année 2009 des compagnies aériennes du monde entier, victimes de la crise, comme l’illustrent mercredi les annonces de l’allemande Lufthansa, d’Air France-KLM, de l’américaine Delta et de la hongkongaise Cathay Pacific.

“Le secteur aérien s’apprête à vivre une année parmi les plus difficiles de son histoire. La durée et l’ampleur de la crise économique ne sont pas prévisibles”, a constaté Lufthansa, lors de sa conférence de presse-bilan, après avoir vu fondre son bénéfice net de 64% en 2008.

Le transport aérien compte parmi les secteurs les plus rapidement touchés par le ralentissement de l’économie. En raison de la contraction du commerce mondial, son activité frêt dégringole: -23,2% en janvier sur un an, une chute sans précédent, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA).

Le trafic passager souffre aussi: -5,6% en janvier, selon IATA –représentant 230 compagnies, soit 93% du trafic aérien international–.

Les très lucratifs hommes d’affaires renoncent de plus en plus à voyager ou volent désormais en classe économique, car leurs entreprises rechignent de plus en plus à la dépense. Et les touristes serrent leurs budgets.

Aucune région du monde n’est épargnée: après une perte nette de 8,6 milliards de dollars de Hong Kong (environ 870 millions d’euros), Cathay Pacific a ainsi prévenu mercredi s’attendre à “une année 2009 extrêmement difficile”.

Le même jour, l’irlandaise Aer Lingus a dit craindre d’être à nouveau déficitaire cette année, après une perte nette de 107,8 millions d’euros l’an passé.

Face à cette crise sans précédent, les compagnies sont obligées de s’adapter en réduisant leurs capacités, c’est-à-dire en clouant des avions au sol ou en supprimant des destinations auparavant desservies, ou en réduisant le nombre de fréquences sur certaines liaisons.

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à l’aéroport de Hong Kong, le 1er octobre 2007 (Photo : Laurent Fievet)

Des mesures que la plupart des transporteurs avaient déjà dû prendre après l’effondrement du trafic aérien qui avait suivi les attentats du 11 septembre 2001.

Mardi, deux compagnies des Etats-Unis ont annoncé de telles décisions: AMR, maison mère d’American Airlines, a confirmé une réduction de 6,5% de ses capacités cette année, dont une baisse de 9% sur les lignes intérieures et de 2,5% à l’international. Et Delta Air Lines a frappé plus fort en disant vouloir les réduire de 10% à l’international.

Mercredi, ce sont deux européennes qui ont fait de même: Lufthansa a annoncé une baisse de 0,2% et jusqu’à 0,5% pour les passagers cette année et la franco-néerlandaise Air France-KLM réduira de 3,4% son offre pour la saison été comparé à la même période 2008.

Or, ces réductions de l’offre se traduisent par du sureffectif que les transporteurs voudront combattre par des suppressions d’emplois, voire des licenciements.

Delta Air Lines a ainsi fait savoir que ces décisions sur les capacités allaient la conduire à “revoir ses besoins en effectifs”. “Les programmes de départs volontaires sont toujours notre premier choix quand il s’agit d’ajuster les effectifs”, a-t-il dit.

Chez Lufthansa, des mesures de chômage partiel ont déjà été prises dans le frêt et le directeur financier Stephan Gemkow n’exclut pas leurs recours dans d’autres activités.

L’autrichienne Austrian Airlines a également annoncé la mise au chômage à temps partiel de quelque 2.600 employés au sol à compter du 1er avril dans le cadre de son programme d’économies avant son rachat prévu Lufthansa.