Postes supprimés chez Total : le gouvernement réclame un “geste” sur fond de polémique

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és d’élus locaux, arrivent pour déposer une gerbe sur les grilles de l’usine le 11 mars 2009 (Photo : Robert Francois)

[11/03/2009 19:20:21] PARIS (AFP) La suppression de 555 postes chez Total a suscité mercredi une vague de réactions hostiles syndicales et politiques, le gouvernement réclamant un “geste” pour l’emploi des jeunes au groupe pétrolier qui s’est défendu, en assurant qu’il n’y aurait “aucun licenciement”.

Après avoir jugé mardi “scandaleuses” ces suppressions, Laurent Wauquiez (Emploi) est revenu à la charge mercredi devant les députés, en demandant à Total “un geste pour l’apprentissage et l’emploi des jeunes”.

“Les annonces qui ont été faites par Total ont choqué” et “nous allons dès aujourd’hui (…) prendre contact avec la direction de Total et leur demander de montrer l’exemple et de pouvoir donner une image positive de Total”, a-t-il déclaré.

Tout au long de la journée syndicats et politiques, de tous bords, n’ont pas mâché leur mot à l’égard du groupe qui a annoncé mardi 555 suppressions de postes, après un profit record de 13,9 mds d’euros en 2008.

“Indéfendables” et “injustifiables” a estimé Bernard Thibault (CGT), ajoutant: le président “a déjà dit dans des discours forts qu’on allait passer à un nouveau type de capitalisme” mais “entre le discours et les actes, nous attendons confirmation”.

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à PAris (Photo : Bertrand Guay)

FO a réclamé “le maintien de tous les emplois chez Total comme dans les autres groupes qui réalisent des bénéfices”. L’Union syndicale Solidaires (dont Sud) a demandé “d?interdire les licenciements dans les entreprises qui font des profits”.

“Il faut que Total rembourse l’aide publique qu’elle a touchée” et fasse en sorte de “créer autant d’emplois dans les bassins d’emplois, qu’elle va détruire”, a affirmé Martine Aubry (PS), alors que Ségolène Royal (PS) demandait à l’Etat de “prélever les bénéfices de Total et les réinjecter massivement dans les énergies alternatives pour préparer la croissance de demain”.

Décision “scandaleuse, emblématique” pour le Parti de Gauche, “scandaleuse et incompréhensible”, pour Marine Le Pen (FN), “une entreprise ne doit pas obéir à la seule loi du profit”, a aussi jugé François Bayrou (Modem).

Côté majorité, Xavier Bertrand (UMP) a appelé Total à “donner l’exemple” d’une “entreprise responsable” en créant des emplois, “notamment dans les nouvelles énergies”.

“Ce n’est pas une bonne nouvelle” et elle a été présentée de façon “maladroite”, a jugé Luc Chatel (porte-parole), “mais la réalité n’est pas aussi simple que ce raccourci” car “Total adapte un outil de production” et investit “770 millions d’euros”.

Le groupe pétrolier a répondu aux attaques par la voix de son secrétaire général, Jean-Jacques Guilbaud, qui a souligné que le plan, c’est “zéro licenciement”, par le biais de départs en retraite et pré-retraite, et la mobilité des salariés.

“Un industriel qui investit plus d’un milliard d’euros dans des activités en France, le raffinage et la pétrochimie, n’a pas l’intention de quitter ses activités. Nous croyons au raffinage en France”, a-t-il ajouté en réponse aux craintes de la CGT d’un désengagement.

Les syndicats CGT de Total ont appelé à la grève le 19 mars.