Un centre international de formation aux métiers aéronautiques à Tunis

Tunis compte mettre à profit la prochaine visite du Premier ministre français,
M. François Fillon pour proposer une alliance stratégique en matière d’industrie
aéronautique.

Cette alliance sera axée sur un partenariat de qualité dans les domaines de la
sous-traitance et de la formation aux métiers aéronautiques.

Lors de sa récente visite en Tunisie, M. Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat
français aux Transports (10 février 2009), a discuté avec les responsables
tunisiens des projets qui seront retenus.

Globalement, la Tunisie projette de négocier avec les Français deux importants
projets. Premièrement, elle souhaite accompagner cette nouvelle alliance par la
création, en partenariat avec des industriels français, tels que Safran et
Airbus, d’un institut de formation aux métiers aéronautiques à vocation
internationale.

Un tel projet est justifié par un principal facteur : une demande fortement
croissante des opérateurs aériens en matière de pilotes, techniciens et
mécaniciens d’entretien d’aéronefs.

Deuxièmement, il s’agit de mettre en place une certification du centre ATCT
(Aviation Training Center), centre de formation de pilotes d’Airbus A320 avec
l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne(AESA). Tunis et Paris seraient d’accord
pour donner la priorité à ce projet.

Ces deux projets viennent renforcer une forte infrastructure d’écoles et de
centres de formation dans le domaine des métiers aéronautiques. Il y a d’abord
l’Ecole d’aviation de Borj El Amri qui utilise un aérodrome appelé à être
converti, vers 2030, en nouvel aéroport du Grand Tunis. Viennent, ensuite, les
centres de maintenance à Monastir et à Tabarka et le centre privé International
Center For Aviation Resources (ICAR) à Hammam-Lif.

ICAR est l’un des pionniers de la formation en aéronautique au sol. Il constitue
un concept unique en Tunisie en assurant à la fois une formation
pluridisciplinaire diplômante et qualifiante dans les spécialités: mécanicien
avions, agent technique d’exploitation (ATE), spécialistes dans les divers
métiers d’aéroport…

Ce genre d’institution spécialisée dans la formation aéronautique reste encore
un domaine réservé aux pays les plus avancés dans les sciences et les
techniques.

Les mêmes projets interviennent après l’obtention par la France de gros contrats
dans le domaine aéronautique.

Airbus va livrer, dans les délais, pour un milliard d’euros, au transporteur
public Tunisair 16 avions de la Famille A320 et A350. L’avionneur européen va
accompagner ce contrat par la réalisation d’un projet aéronautique industriel :
la création, sur 20 hectares dans la zone industrielle M’ghira (gouvernorat de
Ben Arous), d’un parc aéronautique par le groupe Aérolia, leader français dans
les structures aéronautiques (pointes d’avions Airbus).

Le parc, qui, une fois achevé, emploiera 1.500 personnes, aura deux composantes
principales : un site de 10 hectares réservé à Aérolia -Tunisie moyennant des
investissements de 30 millions d’euros (750 emplois), le deuxième site de 10
hectares abritera les sous-traitants industriels appelés à travailler sur ce
projet moyennant des investissements de 30 millions d’euros (750 emplois).

Aérolia dispose de 20 hectares de réserves destinés à abriter des extensions.
Les sous-traitants, qui seront chargés de la fabrication de pièces élémentaires
(tôlerie, outillage, composite, logistique, traitement de surface), se sont déjà
délocalisés en Tunisie, leur délocalisation tout autant que leur qualification
confirmée en aéronautique étant les conditions sine qua non imposées par Aérolia
pour toute candidature à la sous-traitance avec la filiale off shore tunisienne.
Ces sous-traitants ont pour nom : Reyes groupe (spécialisé dans l’énergie et les
automatismes industriels), Seccmas (spécialisé dans la chaudronnerie
aéronautique), Serma technologies (société spécialisée dans l’ingénierie
électronique) et Safran (spécialisée dans l’ingénierie avionique, mécanique et
électronique, logiciels embarqués)…