énergétique italien Enel (Photo : Filippo Monteforte) |
[12/03/2009 12:33:14] MILAN (AFP) Le groupe énergétique italien Enel, dont les profits ont bondi en 2008 grâce à Endesa, a annoncé jeudi une augmentation de capital d’un maximum de 8 milliards d’euros et d’autres mesures pour réduire une dette devenue trop lourde après le rachat de l’espagnol.
Déjà propriétaire de 67% d’Endesa, Enel vient de racheter pour 11,1 milliards d’euros les 25% détenus par le groupe de BTP Acciona, avec lequel il s’était allié en 2007 pour mettre la main sur le premier électricien espagnol, forçant l’allemand EON à abandonner au terme d’une guerre de près de deux ans.
Mais si cette opération a permis à Enel de contrôler seul une entreprise disposant de confortables relais de croissance en Amérique Latine, elle a aussi alourdi considérablement sa dette, qui avant cette opération s’élevait déjà fin 2008 à près de 50 milliards.
L’Etat italien, qui détient près du tiers du capital d’Enel, va participer à l’augmentation de capital, qui devrait être lancée avant la fin du premier semestre.
Dans le Financial Times, l’ambassadeur de Libye en Italie Hafed Gaddur a assuré que son pays, qui est déjà présent au capital de groupes italiens dont UniCredit, pourrait aussi être intéressé par l’opération.
Parmi les autres mesures prises pour restaurer ses finances, Enel a décidé de réduire ses investissements de près de 12 milliards d’euros, en incluant ceux d’Endesa, à 33 milliards sur la période 2009-2013.
Le groupe compte également engranger 10 milliards d’euros grâce à la cession d’actifs non stratégiques, soit près de deux fois plus que ce qu’il attendait jusqu’à présent.
Il a déjà reçu deux offres pour une part majoritaire dans son réseau de distribution de gaz en Italie et des fonds sont intéressés par une minorité du capital de sa division énergies renouvelables, a révélé l’administrateur délégué Fulvio Conti, au cours d’une conférence d’analystes à Rome.
Le plan d’action d’Enel devrait lui permettre de faire descendre sa dette à 45 milliards d’euros en 2010 et à 41 milliards en 2013, afin de conserver sa notation que les agences ont menacé de dégrader.
Les investisseurs saluaient ce plan ainsi que les résultats et vers 12H35 (11H35 GMT) le titre Enel prenait 4,97% à 3,537 euros, dans un marché en baisse de 1,16%.
En 2008, Enel a en effet connu un bond de ses profits grâce à l’apport d’Endesa, ce qui confirme la “solidité” du groupe “qui croît même dans un contexte défavorable”, a commenté M. Conti.
Le bénéfice net a progressé de 35,2% à 5,293 milliards d’euros, tandis que le résultat brut d’exploitation (Ebitda), déjà publié, a crû de 45,5% à 14,318 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires a augmenté de 40% à 61,18 milliards.
Au chapitre des perspectives, le groupe s’attend à des résultats en croissance en 2009 malgré la crise.
A plus long terme, il table sur un Ebitda de 16 milliards d’euros en 2010 et de 18 milliards en 2013, grâce en particulier à son implantation en Russie et en Amérique Latine et à la croissance des marchés du nucléaire et des énergies renouvelables.
Le bénéfice net tiré des activités ordinaires devrait s’élever à 4 milliards en 2010 et à 5 milliards en 2013, contre 3,7 milliards en 2008.
Enel a en outre confirmé qu’il verserait pour 2008 un dividende de 49 centimes par action, inchangé par rapport à 2007. A partir de 2009, il changera sa politique et versera à ses actionnaires 60% des bénéfices.