ésident de la Banque Mondiale Robert Zoellick, le 18 février 2009 à Londres (Photo : Carl de Souza) |
[12/03/2009 12:43:38] LONDRES (AFP) La Banque mondiale (BM) craint une contraction de l’économie planétaire de 1 à 2% cette année, ce qui constituerait du jamais vu depuis les années 1930, a déclaré son président Robert Zoellick dans un entretien paru jeudi dans le quotidien britannique Daily Mail.
“Mon estimation est que l’activité va probablement reculer de 1 à 2%. Nous n’avons pas vu de tels chiffres depuis la seconde guerre mondiale, et en fait depuis les années 30”, a affirmé M. Zoellick, dans un entretien exclusif au quotidien populaire.
Ce pronostic rejoint celui du patron du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn. Mardi, ce dernier avait estimé que l’économie mondiale pourrait connaître cette année sa première contraction depuis 60 ans, alors que les dernières prévisions officielles du FMI, datant de janvier, prévoient encore une croissance mondiale de 0,5%.
M. Zoellick a ajouté que le commerce international devrait probablement enregistrer “sa plus forte chute depuis 80 ans” et a dit craindre que la crise économique n’entraîne le décès de 200.000 à 400.000 enfants par an, appelant au passage les pays riches à accroître leurs efforts contre la pauvreté.
A propos du sommet du G20, qui se tiendra le 2 avril à Londres, il a estimé que la priorité n’était pas de les plans de relance, mais de guérir le secteur bancaire, contrairement à la position officielle du gouvernement américain.
“Les plans de relance auront le même effet qu’un feu de paille, si l’on ne répare pas d’abord le système bancaire”, a-t-il lancé.
Autre pierre dans le jardin de Washington, il s’est par ailleurs inquiété des mesures protectionnistes prises par certains pays, comme la clause “achetez américain” contenue dans le plan de relance américain.
Concernant les pays émergents, qui sont à leur tour touchés de plein fouet par la crise, le président de la BM a indiqué que sa principale source d’inquiétude était l’Europe de l’Est.
“L’Europe centrale et orientale est particulièrement exposée”, et “elle n’a pas les mêmes coussins de sécurité qui existent en Amérique du Nord, au Japon et en Europe de l’Ouest”, a-t-il expliqué.