Le tertiaire, le secteur le plus généreux en matière
d’employabilité et de richesse, va être prochainement l’objet d’un programme
ambitieux de mise à niveau à l’instar du secteur industriel. D’ailleurs, le
Premier ministre, M. Mohamed Ghannouchi, a annoncé le 16 février 2009, à l’issue
d’une réunion avec le président Ben Ali, la mise en place d’un plan de mise à
niveau au profit des entreprises du secteur des services.
Ce programme, qui concernera, dans une première phase pilote, 100 entreprises,
vise «la contribution du secteur à la dynamisation du processus de la
croissance, à l’impulsion de l’exportation et à la création de nouveaux postes
d’emploi».
On ne se doute pas des motifs d’une telle décision qui va
changer la facette du secteur des services vers un rehaussement considérable et
permanant de ses potentialités, surtout quand on sait que deux objectifs
figurent dans le viseur de ce programme, à savoir le renforcement de la
compétitivité de ce secteur et la dynamisation de son potentiel d’exportation.
En effet, dans le cadre d’une économie de marché, comme le nôtre, les enjeux
ne manquent pas, surtout lorsqu’il s’agit d’un enjeu concurrentiel qui a imposé
ce projet pilote et qui bénéficie d’une initiative adossée à des études sur sa
compétitivité et les perspectives de développement de ses capacités
exportatrices avec également un planning d’action retenu.
Démarrage es préparatifs…
Les préparatifs ont déjà commencé, conformément à la décision présidentielle.
La tenue de la première réunion du Conseil national des services, dans sa
nouvelle composition, début mars, vient jumeler les objectifs escomptés de ce
programme à la création d’une une sous-commission ayant pour mission d’assurer
l’assistance, le contrôle et le suivi de la réalisation du programme de mise à
niveau.
La constitution de cette unité de gestion aura également pour mission l’étude
d’une série de questions comme la mise à niveau, le système qualité,
l’exportation des services, la reconnaissance mutuelle des diplômes et des
compétences, la classification et les informations. L’objectif reste,
assurément, de préparer les entreprises du secteur, qui restent libres d’adhérer
ou non à ce programme, à rationaliser leurs approches, l’optimisation de leurs
actions et surtout s’atteler sur les impératifs de la conjoncture qui imposent
la consécration des normes de la qualité, la productivité, la rentabilité et de
l’efficience.
En outre, et toujours dans le même esprit, les entreprises éligibles à ce
programme seront appelées à renforcer l’employabilité et à contribuer au
renforcement des attributs du processus de développement.
Une phase pilote avec 100 entreprises au départ
La phase pilote de ce programme commencera avec 100 entreprises, en vue
d’identifier la réalité du secteur, ses besoins, ses potentialités et la
proposition des mesures nécessaires susceptibles de propulser son rendement et
de valoriser ses ressources.
Certes, il s’agit bien d’une vision stratégique ayant pour vocation la
dynamisation du processus de développement et l’intégration de nouveaux
débouchés par le biais du rehaussement de son potentiel d’exportation. Mais,
cela dit, ce pari ne peut être gagné que par la conjugaison des efforts de
toutes les parties intervenantes, en l’occurrence les entreprises du secteurs,
les structures d’appui, les établissements financiers et le Conseil national du
service.
Par ailleurs, étant donné les objectifs escomptés de ce programme qui vise à
porter la participation du secteur à 64% du PIB et à 30% de l’ensemble des
exportations, notamment au cours du programme de développement décennal
(2007-2016), la priorité sera donnée à la reclassification nationale des
services, la mise en place d’un système d’information sur le secteur, le
développement du système qualité et le cadre juridique régissant le secteur des
services, le développement des exportations, le suivi des reconnaissances
mutuelles des diplômes et compétences.
Les entreprises qui ont toute la liberté d’adhérer ou non à ce programme, se
doivent tout de même saisir cette occasion, car l’intégration de la Tunisie dans
l’économie mondiale nous impose désormais un redéploiement de nos politiques et
stratégies. De ce fait, il est donc nécessaire que les entreprises du tertiaire
se trouvent devant un double impératif : s’ouvrir et se mettre constamment à
niveau et cela parallèlement à l’orientation vers les domaines à haute valeur
ajoutée et à fort contenu de savoir.