La Chine prête à voler au secours de son économie si nécessaire

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à Pékin (Photo : Liu Jin)

[13/03/2009 09:32:25] PEKIN (AFP) La Chine est prête à injecter de nouveaux capitaux dans son économie si la crise s’aggrave mais compte sur son plan de relance pour réaliser ses objectifs de croissance, a affirmé vendredi le Premier ministre Wen Jiabao.

Tout en réfutant les “rumeurs” sur un nouveau plan de relance dans les tuyaux, le chef du gouvernement chinois n’en a pas moins reconnu que les autorités s’étaient “préparées à l’éventualité de plus graves difficultés”.

Dans ce cas-là, et “à tout moment, nous pouvons présenter des politiques de stimulation de l’économie”, a-t-il déclaré à l’issue de la session annuelle du Parlement à Pékin. “Nous avons les munitions”, a-t-il ajouté, lors d’une conférence de presse.

Pékin entend d’abord voir l’impact de son plan de relance, annoncé en novembre et qui se met peu à peu en place.

“Tout dépendra comment les choses évoluent”, souligne Wang Qing de Morgan Stanley qui n’attend vraisemblablement pas d’annonce avant que les statistiques économiques du premier trimestre aient permis d’évaluer la situation.

Wen Jiabao a mis l’accent sur l’ampleur du plan existant, de 4.000 milliards de yuans (455 milliards d’euros), dont 1.180 milliards directement apportés par le gouvernement central – uniquement “pour des projets nouveaux” a-t-il assuré.

Il a précisé que “595 milliards de yuans avaient été alloués pour 2009” et souligné que bon nombre de mesures fiscales et sociales seraient prises en sus de ce plan, comme le vaste projet de réforme du secteur de la santé évalué à 850 milliards de yuans sur trois ans.

Pourtant, et bien qu’il ait une nouvelle fois prêché la “confiance”, Wen n’a pas paru 100% sûr de son fait quand il a assuré que le pays devrait atteindre ses objectifs de croissance en 2009.

“Tout le monde s’inquiète de savoir si l’on peut atteindre l’objectif d’environ 8% de croissance (du produit intérieur brut). Je pense qu’il sera difficile de parvenir à cet objectif”, a-t-il admis.

“Mais, avec beaucoup d’efforts, c’est possible “, a-t-il ajouté.

Selon des économistes, c’est le seuil nécessaire pour éviter une dégradation de la situation de l’emploi.

Or la Chine, très préoccupée de stabilité sociale, a vu récemment 20 millions d’ouvriers migrants perdre leurs emplois, l’activité manufacturière étant frappée par la chute des exportations (-25,7% en février sur un an).

Au quatrième trimestre 2008, la richesse produite en Chine n’a progressé que de 6,8%, ramenant la hausse de l’économie sur l’année à 9,0%, après 13% en 2007.

Si bon nombre d’analystes tablent sur un rebond au deuxième semestre 2009, leurs prévisions sont souvent inférieures à celle du gouvernement, parfois à moins de 6%.

Une croissance encore enviable pour les économies occidentales frappées par la récession.

Relativement peu endettée, la Chine a un confortable matelas d’économies (quelque 2.000 milliards de dollars de réserves de change notamment) et, par ailleurs, n’a pas à combattre la crise à la fois sur le front de l’économie réelle et dans le secteur financier, contrairement aux économies occidentales, a souligné le Premier ministre.

“Nous n’avons pas dû affecter un sou de nos ressources fiscales au secteur financier pour en combler les lacunes. Au contraire, le secteur financier a apporté du crédit en abondance pour le développement”, a-t-il dit, sans rappeler les efforts des dernières années pour recapitaliser et restructurer un secteur bancaire plombé par les créances douteuses.