à son arrivée à Sydney, le 26 février 2009 (Photo : James Morgan) |
[13/03/2009 11:28:36] PARIS (AFP) Malgré la crise et une visibilité réduite, le marché des croisières en France surfe sur le haut de la vague, et les armateurs continuent à agrandir une armada de mastodontes de la mer aux dimensions toujours plus gigantesques.
Le marché français des croisières maritimes a poursuivi son essor en 2008, avec un nombre de passagers en hausse de 11% à 310.000, selon un bilan publié jeudi par l’association d’armateurs France Ferries et Croisières (FFC). Et le secteur se montre confiant pour 2009.
Une dizaine de paquebots géants devraient sortir des chantiers navals d’ici 2010. Ces navires aux allures de “villes flottantes”, dotés de spas, casinos, théâtres et discothèques, sont longs comme trois terrains de football et peuvent accueillir jusqu’à 4.000 vacanciers.
“La croisière résiste mieux que les autres formules de vacances”, résume Georges Azouze, président de la filiale française de Costa Croisières. Le croisiériste italien, numéro un en Europe, compte tripler sa clientèle en France et vise “500.000 passagers à l’horizon 2013-2014”.
Costa Croisières continue à étoffer sa flotte et prendra livraison de cinq nouveaux paquebots d’ici 2012, pour un investissement de 2,4 milliards d’euros. Deux navires entreront en service en 2009, le Costa Luminosa (mai) et le Costa Pacifica (juin).
Pour Costa Croisières, qui multiplie les offres promotionnelles, les performances ont été “encourageantes” sur les trois derniers mois et les réservations “prometteuses” pour le printemps.
Son rival MSC Croisières a lui aussi fixé la barre plus haut: “nous tablons sur 100.000 clients en 2011” en France, soit le double de l’an dernier, confie Erminio Eschena, directeur général de sa filiale française.
ère italien “Costa Romantica” le 26 février 2009 (Photo : Ricardo Figueredo) |
Les réservations, dopées par l’augmentation des capacités, sont “en hausse de 65% depuis le début de l’année”. Le croisiériste italien disposera cette année de deux nouveaux navires au départ des ports français, MSC Fantasia et MSC Splendida, et un autre est en construction.
Près de 6 milliards d’euros ont été engagés par MSC sur cinq ans pour des paquebots construits par le chantier naval STX à Saint-Nazaire. “Il n’est pas question de freiner notre plan de développement, nous sommes en train de finaliser avec STX un accord sur deux nouvelles commandes”, assure M. Eschena.
Une confirmation qui est attendue avec impatience par STX France, après l’annulation en décembre d’une commande d’un paquebot géant par l’armateur Norwegian Cruise Line (NCL).
“La croisière continue à avoir le vent en poupe malgré la crise, nos réservations sont en hausse de 8%”, témoigne Yannis Vassilakopoulos, PDG de Croisifrance (30.000 clients en 2008). Pour lui, c’est la “formule tout compris” qui explique le succès de la croisière, concurrent des hôtels-clubs.
Avec un chiffre d’affaires de 330 millions d’euros en 2008, la croisière en France ne pèse cependant que 7% du marché européen. Les Français, réticents à voyager à l’étranger, pointent loin derrière les Britanniques (1,4 million de passagers), Allemands (907.000), Italiens (682.000) et Espagnols (497.000).