à Bruxelles (Photo : Dominique Faget) |
[13/03/2009 12:38:45] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a décidé vendredi d’ouvrir une enquête approfondie sur le plan d’aide à la banque Dexia, mis sur pied par la France, la Belgique et le Luxembourg pour l’aider à surmonter la crise financière, car elle doute que “la viabilité” du groupe soit assurée.
Bruxelles s’inquiète en effet de distorsions possibles de concurrence à la suite de ce renflouement.
“La Commission a l’obligation de vérifier que les aides très importantes apportées à Dexia s’accompagnent de projets réalistes pour remédier aux problèmes qui ont conduit à la situation actuelle. Les plans qui nous ont été présentés ne permettent pas de conclure positivement à ce stade. Un examen approfondi est donc nécessaire”, a déclaré dans un communiqué la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes.
En réponse aux difficultés qui menaçaient à l’automne 2008 la survie de cette banque spécialisée dans le financement des collectivités locales et jouant donc un rôle économique crucial, les pouvoirs publics avaient injecté massivement des fonds.
La Belgique, la France et le Luxembourg avaient échafaudé en septembre 2008 un plan de sauvetage comprenant une recapitalisation de 6,4 milliards d’euros et une garantie d’Etat pouvant s’élever jusqu’à 150 milliards d’euros.
Dès le mois de novembre, en approuvant les aides au “sauvetage” de Dexia, Bruxelles avait prévenu que les trois gouvernements impliqués devraient présenter un plan de restructuration du groupe permettant de “rétablir dans un délai raisonnable la viabilité à long terme de l’entreprise”, afin de limiter les effets anticoncurrentiels de cette aide.
Or, explique le communiqué, “la Commission nourrit des doutes concernant la viabilité du modèle commercial proposé, l’apport d’une contribution propre suffisamment importante de la part de Dexia aux coûts de sa restructuration ainsi que les mesures compensatoires destinées à éliminer la distorsion de concurrence que l’aide d’Etat est susceptible d’engendrer”.
Le groupe bancaire a perdu l’an dernier 3,3 milliards d’euros car il a été durement affecté par la chute du secteur immobilier américain. Dexia avait investi des sommes très importantes dans des placements financiers risqués adossés à des crédits hypothécaires aux Etats-Unis.