L’Islande sur la voie du redressement après la chute de son économie

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Logo du FMI (Photo : Brendan Smialowski)

[13/03/2009 14:38:19] REYKJAVIK (AFP) Moins de six mois après le spectaculaire effondrement de son secteur bancaire sous l’effet de la crise internationale, l’Islande est en bonne voie de redressement, estime vendredi le Fonds monétaire international (FMI) à l’issue de deux semaines de mission dans l’île arctique.

“De nombreux et bons progrès ont été faits et le travail va se poursuivre à court terme pour finaliser un certain nombre de détails techniques”, a déclaré à la presse Mark Flanagan, directeur de la mission d’évaluation de la situation économique du pays nordique.

Le FMI avait accordé, en novembre, un prêt de 2,1 milliards de dollars à l’Islande pour contribuer à redresser son économie.

“La crise a conduit à une chute importante de l’activité économique mais un retournement (favorable de la conjoncture) à la fin de l’année est possible”, estime M. Flanagan.

“La mission a constaté que les perspectives macroéconomiques demeurent largement en ligne avec ce qui a été prévu dans le plan” de redressement, dit-il, se félicitant par ailleurs de la stabilisation de la couronne islandaise et de l’inflation.

L’an passé, la devise islandaise avait perdu près de la moitié de sa valeur tandis que le taux d’inflation s’est établi en moyenne à 12,4% après 5,0% en 2007.

Un euro s’échange aujourd’hui contre environ 146 couronnes islandaises et l’inflation a commencé à se ralentir en janvier.

La banque centrale table sur une inflation moyenne de 11,9% cette année et seulement de 1,5% l’année prochaine, inférieure à l’objectif officiel de 2,5%.

“Le taux d’inflation semble avoir atteint un pic, ce qui montre que le programme (de redressement) porte ses fruits”, estime encore Mark Flanagan.

Le FMI table par ailleurs sur une contraction du Produit intérieur brut (PIB) compris entre 10 et 10,5%.

Le directeur de la mission du FMI ajoute toutefois que “la restructuration du secteur financier doit encore se poursuivre”.

“La mission salue l’objectif de restructuration de la dette du gouvernement qui contribuera au redressement économique”, ajoute-t-il encore.

L’Islande, île arctique de près de 320.000 habitants non membre de l’Union européenne, qui avait basé sa prospérité sur un secteur bancaire hypertrophié, a vu son économie terrassée par la crise financière mondiale à l’automne dernier.

En quelques jours, début octobre, le gouvernement avait été contraint de prendre le contrôle des trois premières banques du pays, à court de liquidités. L’effondrement financier avait suscité la colère des habitants, dont un grand nombre ont perdu leur emploi ou vu leurs économies partir en fumée.

Avant la crise, l’île des geysers était l’un des pays les plus prospères de la planète, avec une croissance moyenne de 4% par an, dont un pic de 7,7% en 2004 et encore de 5,5% en 2007. Mais l’an passé, le PIB n’a progressé que de 0,3%.

Le chômage, inférieur à 2% avant la crise, a été multiplié par cinq depuis septembre pour s’établir à 8,2% de la population active en février, selon la direction du travail.

Dans ce contexte, l’ancienne coalition gouvernementale (Parti de centre-droit et parti social-démocrate) a été contrainte de démissionner fin janvier. Elle a été remplacée début février par une coalition de gauche (sociaux-démocrates et Gauche-Verts).

Des élections législatives anticipées vont avoir lieu le 25 avril au lieu de mai 2011.