çois Fillon le 3 mars 2009 à l’Assemblée nationale (Photo : Joel Saget) |
[13/03/2009 15:49:56] PARIS (AFP) Le Premier ministre, François Fillon, a annoncé vendredi, lors d’un déplacement à Anneyron (Drôme), une baisse du prix du gaz “d’environ 10%” à compter du 1er avril, mais cette baisse est jugée insuffisante et surtout trop tardive par les associations de consommateurs.
Le Premier ministre s’exprimait à la suite de la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, qui avait indiqué, sur LCI, qu’une baisse était “attendue” et qu’elle correspondait “à une baisse du prix du pétrole et des matières énergétiques en général”.
Le cours du baril de pétrole brut a chuté de 70%, à environ 47 dollars le baril vendredi, après avoir atteint un pic proche de 150 dollars en juillet dernier.
ère photographiée le 29 mai 2009 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
Ce recul du prix du gaz aux particuliers fera suite à une augmentation de 15,2% en 2008, réalisée en trois étapes. La précédente hausse remontait à mai 2006.
Le groupe GDF-Suez, interrogé par l’AFP, n’a pas souhaité faire de commentaire sur cette annonce.
Pour leur part, les associations de consommateurs ont dénoncé une baisse tardive, alors que GDF Suez a abaissé ses tarifs de vente de gaz naturel aux gros industriels de 20% dès le mois de janvier.
“Ce qui n’est pas satisfaisant, c’est que la baisse intervienne au moment où on n’a plus besoin de se chauffer”, a regretté François Carlier, directeur adjoint des études à l’UFC-Que choisir.
“Le prix du gaz suit le prix du baril de pétrole avec six mois de décalage. Il aurait dû baisser début 2009”, a-t-il estimé.
çaise de l’Economie, Christine Lagarde à Bruxelles le 10 mars 2009 (Photo : Dominique Faget) |
“C’est dommage qu’on attende avril” alors que “les trois premiers mois de l’année représentent 45% de la consommation des ménages”, a déploré Thierry Saniez, délégué général de la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie (CLCV).
Même sentiment que la baisse “semble arriver un peu tard” pour Corinne Rinaldo, secrétaire confédérale de la Confédération nationale du logement.
Le PDG de GDF Suez Gérard Mestrallet avait indiqué en janvier qu’une baisse interviendrait en avril, précisant que le prix du gaz, suivant la “décision du gouvernement”, était “gelé pour tout l’hiver”.
Les tarifs réglementés du gaz naturel, qui concernent 93% des consommateurs français, sont fixés par le gouvernement après avis de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
érard Mestrallet à Paris le 1er septembre 2008 (Photo : Eric Piermont) |
Ils sont déterminés selon une formule prenant en compte les prix du pétrole, le cours du dollar, les coûts d’acheminement, de stockage et de commercialisation.
Le 7 janvier, Christine Lagarde avait expliqué que le prix du gaz serait ajusté le moment “opportun”, affirmant que “le mécanisme de fixation du prix (…) fondé sur un lissage des prix des six derniers mois” aurait conduit à une augmentation si le gouvernement avait “effectué l’opération au premier janvier”.
Les associations se sont aussi interrogées sur l’ampleur de la baisse: “il faut que la baisse d’avril soit au moins équivalente à celle dont ont bénéficié les entreprises, c’est-à-dire 20%”, a souhaité Thierry Saniez, Corinne Rinaldo jugeant pour sa part que “même 10% ne serait pas suffisant”.
L’UFC-Que choisir, qui est en train de réaliser une “expertise” sur le prix du gaz, a estimé “mal étayée” l’affirmation de GDF Suez, selon laquelle le prix trop faible du tarif réglementé a occasionné pour le groupe un manque à gagner de 679 millions d’euros en 2008.