à Bruxelles (Photo : Dominique Faget) |
[13/03/2009 21:36:36] BRUXELLES (AFP) Une douzaine de pays de l’UE, réunis vendredi à huis clos à Bruxelles avec la haute direction du géant automobile américain General Motors, ont juré de “se coordonner” pour sauver les usines Opel en Europe, mais la méfiance n’était pas totalement dissipée à la sortie.
“Les participants ont assuré qu’ils ne prendraient aucune mesure nationale sans en informer au préalable les autres pays concernés et sans se coordonner”, a résumé la Commission européenne dans un communiqué.
Une approche de bons sens, selon Jören Hagglund, secrétaire d’Etat suédois à l’industrie: “je pense qu’il sera difficile pour un Etat membre de négocier dans son coin après cette rencontre, car ce n’est pas une solution de long terme”.
“J’espère bien qu’il y aura une coordination européenne”, a également commenté Teresa Santero, représentante du ministère de l’industrie espagnol.
Mais une fois les micros éteints, les avis étaient parfois moins optimistes. “Chacun va essayer de conserver ses usines, je ne crois pas à une coordination européenne”, confiait ainsi un ministre.
Le ministre allemand de l’Economie Karl-Theodor zu Guttenberg doit se rendre dimanche aux Etats-Unis pour évoquer le sort d’Opel, dont la moitié des emplois se trouvent sur son territoire. Mais en guise de préparation, il n’est pas venu à Bruxelles, préférant y dépêcher son secrétaire d’Etat.
La chancelière Angela Merkel prévient qu’elle aidera uniquement les entreprises viables, face à une opposition SPD, déjà en campagne électorale, qui insiste pour un sauvetage d’Opel.
En arrivant à la réunion, le ministre belge pour l’entreprise Vincent Van Quickenborne s’est plaint de la confidentialité du plan de restructuration de General Motors Europe, critiquant à mots couverts les Allemands.
“Jusqu’à présent, nous n’avons pas encore vu le plan, tandis que d’autres pays l’ont vu”, a-t-il accusé. Le gouvernement belge est très actif pour sauver son usine d’Anvers (nord).
Opel dit avoir besoin de 3,3 milliards d’euros d’aides publiques pour ne pas couler, une annonce susceptible de provoquer une course au mieux disant des capitales européennes.
Aucun document n’a été distribué par General Motors durant la réunion, a indiqué Jeannot Krecké, le ministre luxembourgeois de l’économie. Pour autant, il est ressorti convaincu que “GM n’a pas l’intention de lâcher” sa filiale européenne Opel.
“Je pense que GM a besoin du savoir-faire et de la technologie d’Opel, également pour le marché américain”, a aussi estimé Jören Hagglund.
Pour lui, cela ne peut être le même scénario que pour le suédois Saab, “dans une mauvais passe depuis des années”, qui vient d’être lâché par sa maison-mère GM.
Beaucoup de questions ont été posées au pdg de GM Europe, Carl Peter Foster, et au numéro deux de la maison mère américaine, Fritz Henderson. Mais “la solution est aux Etats-Unis et pas seulement auprès de GM”, a commenté M. Krecké.
General Motors, emploie 55.000 personnes en Europe avec des sites de production en Allemagne, en Belgique, en Espagne, en Grande-Bretagne, en Pologne et en Suède.
Or en février, les ventes de voitures neuves en Europe ont reculé de 18,3% sur un an, a annoncé vendredi l’Association des constructeurs automobiles européens. La chute a atteint 21,9% pour General Motors.
L’Allemagne –le plus gros marché avec plus d’un quart des ventes en Europe en février — sort du lot avec une embellie de +21,5% grâce au succès de sa prime à la casse, mais tous les autres grands marchés ont plongé.