G20 : la relance a le vent en poupe avant la réunion des ministres

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ésident de la Banque mondiale, Robert Zoellick le 13 mars 2009 à Londres (Photo : Shaun Curry)

[13/03/2009 21:27:25] HORSHAM (AFP) Les tenants de la relance se sont fait entendre plus nombreux vendredi à quelques heures de l’ouverture de la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G20, à Horsham, au sud de Londres, Japonais et Chinois tombant d’accord avec les Américains.

Après des semaines de discrétion, l’administration américaine s’est mise cette semaine à réclamer avec insistance de nouveaux plans de relance aux autres pays pour combattre une crise qui verra l’économie mondiale se contracter cette année, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick a lui-même estimé vendredi que 2009 sera “très dangereuse” pour l’économie mondiale.

Les Européens refusent pour l’instant de s’engager à de nouvelles dépenses, préférant attendre de voir le résultat des plans de relance déjà lancés, et surtout, poussent à un changement en profondeur de la régulation financière mondiale afin d’éviter le retour d’une telle crise. Paris et Berlin, très unis à la veille du G20, insistent particulièrement sur la lutte contre les paradis fiscaux.

Depuis Washington, le président américain Barack Obama a encore demandé jeudi aux membres du G20 des mesures de relance “suffisamment fortes” pour faire face à la crise mondiale. Il s’est prononcé parallèlement pour une “coordination” du “système financier mondial”, mais en paraissant écarter l’idée d’un “super-régulateur”.

Or la Chine a rejoint le camp de la relance, le Premier ministre Wen Jiabao indiquant que son pays était prêt à injecter de nouveaux capitaux dans son économie si la crise s’aggravait, tout en attendant d’abord de voir les effets de son plan de relance annoncé en novembre.

Autre allié de poids des Etats-Unis, le Premier ministre japonais Taro Aso a annoncé vendredi avoir ordonné au parti au pouvoir d’élaborer un nouveau plan de relance, le troisième depuis l’automne dernier.

Sans contester l’utilité de changer à terme la régulation, le ministre des Finances japonais Kaoru Yosano a pour sa part lancé dans le Financial Times : “Ce que nous voulons à ce stade, c’est sauver la vie de l’économie mondiale, et non discuter de l’état de sa barbe”.

Les Européens, France et Allemagne, en tête, ont pu partiellement se consoler en fin de semaine avec l’annonce par la Belgique, Andorre et le Liechtenstein que ces pays souhaitaient mieux coopérer en matière d’échange d’informations fiscales. L’Autriche, le Luxembourg et la Suisse ont aussi annoncé vendredi qu’ils acceptaient de lever leur secret bancaire dans certains cas où pèsent des soupçons étayés de fraude fiscale.

A son arrivée à Horsham vendredi, la ministre des Finances Christine Lagarde avait finalement le sourire, se disant “très optimiste” sur la réunion, où il sera question selon elle de trouver le “meilleur arbitrage entre nos positions respectives”. Elle a espéré de ce week-end “des résultats, des confrontations de points de vue.”

Dans la même veine courtoise, le ministre des Finances britannique Alistair Darling, hôte de la réunion, a estimé que “les divisions entre l’Europe et les Etats-Unis n’étaient rien de ce qui a été évoqué ces derniers jours”.

“De part et d’autre de l’Atlantique, et ailleurs dans le monde, il y a une détermination à faire en sorte que nous soutenions nos peuples, nos entreprises et nos économies”, a-t-il dit.

De son côté M. Zoellick a estimé qu’il fallait avoir “une approche empreinte d’humilité” des poroblèmes, en “reconnaissant qu’il y aura en permanence des actions, puis des ajustements, des actions, puis des ajustements…”