Plan social : le Pdg de Sony retenu une nuit par des salariés dans les Landes

[13/03/2009 18:46:30] DAX (AFP)

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Serge Foucher, PDG de Sony France, quiitte l’usine Sony de Pontonx-sur-l’Adour le 13 mars 2009 (Photo : Jean-Pierre Muller)

Le Pdg de Sony France a passé la nuit de jeudi à vendredi dans l’usine de Pontonx-sur-l’Adour, qui doit fermer en avril, retenu par des salariés mécontents des modalités financières du plan social, avant d’être libéré et de parvenir à un accord avec le personnel.

Serge Fouchet et trois de ses collaborateurs sont restés bloqués toute la nuit dans une salle de réunion avant de pouvoir quitter le site vendredi en fin de matinée pour participer une réunion de conciliation à la sous-préfecture de Dax, qui s’est soldée par un accord accepté par le personnel.

Venu rencontrer une dernière fois les 311 salariés, M. Foucher s’est heurté jeudi à la colère des employés qui ont décidé de bloquer l’entrée de l’usine avec des branches et des troncs d’arbres, à l’issue de leur comité d’entreprise.

“On ne demande pas le Pérou mais on demande à être traité exactement de la même façon que l’ont été les autres salariés de Sony France quand ils ont été licenciés”, a justifié Patrick Hachaguer, délégué CGT du site.

Serge Foucher a raconté que la nuit s’était déroulée “calmement”, sans aucune “agressivité physique” et qu’il n’y aurait “probablement” pas de suite judiciaire.

Les salariés dénonçaient des indemnités “au rabais” au regard du montant versé lors de précédents plans sociaux en France, notamment celui mis en place en Alsace voici un an.

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és de Sony France devant l’usine de Pontonx-sur-l’Adour le 13 mars 2009 (Photo : Jean-Pierre Muller)

La fermeture de l’usine landaise, qui existe depuis 1984 et est spécialisée dans la fabrication de bandes magnétiques vidéos, avait été annoncée en décembre dernier et devrait être effective le 17 avril.

A l’issue de la réunion à Dax, le Pdg s’est félicité de la signature d'”un accord sur les conditions dans lesquelles les salariés quitteront la société”.

Selon l’élu CGT, cet accord, validé par les quelques dizaines de salariés présents tout l’après-midi devant la sous-préfecture et qui avaient déployé une banderole proclamant notamment “Sony Pontonx: l’arnaque”, prévoit un allongement des congés de reclassement ou la possibilité de départ en retraite anticipée, mais aucune “indemnité supralégale (supérieure au minimum légal, ndlr)”.

Le personnel touchera “un mois de salaire par année d’ancienneté” ainsi qu'”une somme fixe pour tous les salariés de 10.000 euros”, l’ensemble s’élevant à un “minimum de 45.000 euros” par personne, a détaillé Patrick Hachaguer.

Les indemnités qui sont proposées aux salariés landais demeurent toutefois “inférieures d’environ 50% à celles qui avaient été proposées lors du dernier plan social de Sony France”, selon M. Hachaguer.

Jean-Michel Cauna, salarié depuis 19 ans, a souligné que le plan social prévoyait que “si on déménage, on a une prime de 3.500 euros quel que soit le lieu alors qu’en Alsace tous les frais étaient pris en charge”.

Pour Chantal Omiciuolo, salariée de 50 ans, retenir le Pdg “était notre dernière chance, on n’avait pas le choix”.

“Nous avions proposé un projet de cession d’activité, cela n’a pas été possible en raison de l’opposition des salariés, à la suite de quoi il n’y avait pas d’autre possibilité que d’envisager la cessation d’activité”, a estimé pour sa part le Pdg de Sony France.

Le président du conseil général et député des Landes Henri Emmanuelli (PS) a estimé pour sa part que “tout se passe comme si, en matière industrielle, il n’y avait plus de pilote dans l’avion”.