Secret bancaire : les banquiers suisses ne craignent pas la fuite des capitaux

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ège à Zurich le 15 novembre 2008 (Photo : Fabrice Coffrini)

[15/03/2009 14:44:46] GENÈVE (AFP) L’Association suisse des banques (ASB) ne s’attend pas à une fuite des capitaux hors de Suisse en raison de l’assouplissement du secret bancaire consenti vendredi par les autorités helvétiques, selon le quotidien alémanique NZZ am Sonntag.

La place financière suisse n’a rien à craindre de la décision du gouvernement de se conformer dorénavant aux normes de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) en matière de secret bancaire, a déclaré un porte-parole de l’ASB Thomas Sutter interrogé par le journal dominical et cité par l’agence ATS.

L’organisation qui fédère les banques suisses relève que l’extension des mesures d’entraide administrative en cas de fraude fiscale, consenti par la Confédération sous la pression internationale, ne sera accordée que dans les cas de soupçons fondés.

L’ASB estime en outre que les accords de double imposition que la Suisse prévoit de renégocier avec chacun de ses partenaires concernés, tels les Etats-Unis et le Royaume uni, devront avoir des contreparties portant sur leurs propres paradis fiscaux.

Selon la NZZ am Sonntag, les fonds de clients privés étrangers gérés par les banques en Suisse atteindraient 2.150 milliards de francs suisses (1.400 milliards d’euros), soit plus du double des estimations de la Banque nationale suisse (BNS) jusque là en vigueur, qui évoquait 1.000 milliards de francs suisses (653 milliards d’euros).

Les concessions annoncées vendredi par la Suisse en matière de secret bancaire devraient lui éviter de figurer sur la liste noire des paradis fiscaux de l’OCDE, a estimé de son côté le ministre suisse des Finances Hans-Rudolf Merz après sa rencontre samedi à Londres avec le Premier ministre britannique Gordon Brown.

Le ministre suisse s’était rendu à Londres pour plaider la cause de son pays en marge d’une réunion des grands argentiers du G20 destinée à préparer le sommet qui doit se tenir le 2 avril dans la capitale britannique, et largement consacrée à la lutte contre les paradis fiscaux.