Barclays songe à vendre iShares pour faire assurer ses actifs risqués

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à Swindon en Angleterre, le 26 janvier 2009 (Photo : Carl de Souza)

[16/03/2009 16:21:09] LONDRES (AFP) La banque britannique Barclays a annoncé lundi discuter actuellement à la fois d’une participation au plan public de protection des actifs risqués, et d’une possible vente d’iShares, sa filiale d’ETF (Exchange Trade Funds, fonds indiciels cotés) qui servirait à financer cette protection.

Comme, parallèlement, Barclays note dans le même court communiqué que “ses activités ont très bien démarré en 2009”, le titre a pris quelque 20% à la Bourse de Londres lundi.

Répondant à des informations de presse du week-end sur la vente de iShares, Barclays confirme “avoir discuté avec un certain nombre de parties potentiellement intéressées, dans le cadre de la révision régulière de son portefeuille d’activités”, mais “qu’aucune décision de vente d’une activité ou une autre n’a été prise par le conseil d’administration”.

Selon la presse du week-end, la banque espère tirer quelque six milliards de dollars de la vente d’iShares, ce qui lui éviterait d’avoir à faire entrer le gouvernement à son capital.

Les fonds indiciels sont adossés à des indices, notamment boursiers, comme le CAC-40, dont ils reproduisent le plus fidèlement possible la composition afin de reproduire leur performance, avec une gestion qui peut ainsi être entièrement automatisée.

Barclays a par ailleurs confirmé “dialoguer avec le ministère des Finances et la FSA (le régulateur des marchés britanniques, NDLR) sur une possible participation au plan gouvernemental de protection des actifs” risqués. “Sa décision de le faire ou non, et dans quelle mesure, sera basée sur l’intérêt économique pour les actionnaires d’une telle participation”, indique Barclays.

Cette garantie, déjà souscrite par Lloyds Banking (LBG) et Royal Bank of Scotland, est onéreuse.

Barclays a jusqu’à présent tenu à éviter l’aide de l’Etat, tant en termes de recapitalisation -elle a préféré faire un appel massif à des investisseurs du Golfe- qu’en terme de garanties.

Ses consoeurs LBG et RBS vont pour leur part être détenues jusqu’à 75% par le gouvernement, après avoir accepté des recapitalisations massives, mais aussi pour LBG un plan d’assurance de 260 milliards de livres (290 milliards d’euros) d’actifs risqués, et pour RBS de 325 milliards de livres.

IShares fait partie de la branche Barclays Global Investors (BGI) de Barclays, basée à San Francisco. Selon le Wall Street Journal, Barclays a demandé à J.P. Morgan Cazenove de chercher un acheteur à son activité, qui pourrait intéresser des gestionnaires d’actifs traditionnels mais aussi des fonds américains comme Bain Capital, Carlyle ou Hellman & Friedman.

La volonté d’indépendance de Barclays était saluée par le marché, mais plusieurs analystes comme ceux de Panmure Gordon soulignaient qu’il pouvait être risqué de vouloir vendre actuellement, à un prix qui pourrait être sous-évalué, une division prometteuse qui est parmi les plus robustes du groupe.