[16/03/2009 22:16:41] WASHINGTON (AFP)
à New York (Photo : Stan Honda) |
Le président américain Barack Obama a dit lundi vouloir employer tous les moyens légaux pour empêcher le géant de l’assurance AIG, sauvé de la faillite par l’Etat, de verser des centaines de millions de dollars de primes à des responsables.
Le ministre de la justice de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, a écrit lundi au PDG de l’assureur AIG pour exiger qu’il lui fournisse tous les contrats de travail et les performances des salariés ayant reçu des primes, malgré les pertes colossales du groupe.
Dans cette lettre consultable sur internet, M. Cuomo rappelle au PDG, Edward Liddy, que la justice newyorkaise réclamait déjà “la liste des personnes qui doivent recevoir” de telles primes, “ainsi que leur poste dans l’entreprise”.
“Il est surprenant que vous ne nous ayiez toujours pas livré ces informations”, a écrit le ministre.
Dans des déclarations à la Maison Blanche, M. Obama a déclaré que la compagnie d’assurance était en état de “détresse financière à cause de comportements inconsidérés et de l’appât du gain”.
“Dans ces conditions, il est difficile de comprendre comment des traders de produits dérivés chez AIG ont pu mériter de quelconques primes, a fortiori 165 millions” en rémunérations supplémentaires, a-t-il dit.
“Au cours des six derniers mois, AIG a reçu du Trésor des sommes importantes. J’ai demandé au secrétaire (au Trésor Tim) Geithner de se servir de ce moyen de pression et d’employer tous les moyens légaux pour bloquer ces primes et veiller au bon usage de l’argent du contribuable américain”, a-t-il dit.
La révélation au cours du week-end qu’AIG se disposait à verser de telles primes fait scandale aux Etats-Unis.
Depuis 2008, AIG a fait l’objet de quatre plans de sauvetage successifs, entraînant la mobilisation de plus de 170 milliards de dollars de fonds publics. Le groupe a enregistré des pertes inouïes de 99,3 milliards au titre de l’année écoulée.
Les autorités américaines avaient défendu leur choix de sauver le groupe par le fait que sa faillite pourrait avoir des conséquences en cascade sur le reste de la finance mondiale. Le groupe avait en effet souscrit des milliers de milliards de dollars de contrats assurant le bon remboursement d’emprunts à risques. Quand le secteur immobilier s’est enfoncé dans la crise et que ces emprunts ont perdu leur valeur, ceux qui avaient souscrit un contrat auprès d’AIG se sont retournés vers lui, confrontant l’assureur à une dette insurmontable.
“Cette situation illustre la nécessité d’une réforme globale de la réglementation financière pour que nous ne retrouvions pas à nouveau dans la même situation”, a dit M. Obama.
M. Obama a prôné “une forme de mécanisme” pour résoudre les problèmes d’institutions financières “afin que nous disposions d’une autorité plus grandes pour protéger les contribuables américains et notre système financier dans des cas comme celui-ci”.