Russie : la production industrielle a continué à chuter en février

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ège de Gazprom à Moscou (Photo : Alexander Nemenov)

[16/03/2009 16:45:25] MOSCOU (AFP) La production industrielle en Russie a chuté de 13,2% en février sur un an, selon des chiffres officiels publiés lundi, qui confirment l’atterrissage brutal subi par l’économie russe au tournant de l’année.

Ce chiffre est toutefois moins mauvais que celui attendu par les analystes de la banque russe Uralsib, qui tablaient sur une dégringolade de 15,5%, soit presque autant qu’en janvier (-16%).

Par rapport à janvier 2009, chiffre traditionnellement très faible en Russie en raison des longs congés de début d’année, la production industrielle a par ailleurs augmenté de 6,4%, a indiqué le service fédéral des statistiques Rosstat dans un communiqué diffusé lundi.

Quoiqu’il en soit, tous les indicateurs macroéconomiques attendus cette semaine en Russie (production industrielle, taux de chômage, progression des salaires réels et chiffres des ventes de détail) devraient “confirmer la détérioration. La question est à quel point ils seront mauvais”, relève Chris Weafer, analyste d’Uralsib.

En janvier, l’indicateur de production industrielle avait déjà reculé de 16% sur un an, soit sa plus forte baisse depuis 15 ans.

Sur les deux premiers mois de 2009, l’indice de production est en recul de 14,6% sur un an, précise Rosstat.

Parmi les secteurs de l’industrie les plus touchés par la baisse en février figurent notamment l’automobile (-60,8%) et le ciment (-33,9%), selon Rosstat.

Dans l’industrie-clé des hydrocarbures, la production de pétrole et gaz condensés affiche un recul de 3,7% et celle de gaz naturel est en chute de 14,1% en février sur un an. La production de charbon a cédé 20,8% sur la même période.

Les autorités russes ont indiqué s’attendre à un recul de 2,2% du produit intérieur brut (PIB) sur l’ensemble de l’année 2009.

Le gouvernement doit par ailleurs publier en milieu de semaine sa copie révisée du budget 2009, basée sur un baril de pétrole à 41 dollars, contre 95 dollars envisagés initialement, selon la presse russe.

“Le gouvernement a passé les deux derniers mois à essayer de s’entendre sur des baisses de ses dépenses en conséquence, mais n’en a pas été capable. Cela signifie que le budget révisé affichera sans doute un déficit de 90 milliards de dollars, soit 8% du PIB attendu”, souligne l’analyste Chris Weafer.

“Bien que ce chiffre soit attendu, il va néanmoins accroître les inquiétudes des investisseurs sur le risque qu’ils courent en Russie”, conclut-il.