Aérien : les allemands TUI et Air Berlin vers une alliance de raison

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à Munich (Photo : Oliver Lang)

[17/03/2009 15:06:39] BERLIN (AFP) Le géant allemand du tourisme TUI et la compagnie Air Berlin se sont décidés mardi pour un partenariat limité dans le transport aérien après des mois de négociation, optant pour une alliance “de raison” en ces temps de crise.

Les groupes ont annoncé qu’ils étaient en “négociations avancées” sur un système de participations croisées, selon un communiqué d’Air Berlin.

Tous deux ont souligné qu’il n’y avait “aucune assurance” que ces discussions débouchent sur une signature ferme.

Le montage envisagé verrait TUI Travel, filiale de TUI, monter au capital d’Air Berlin via la souscription de nouvelles actions, et sans dépasser le seuil de 20%.

De son côté, la deuxième compagnie aérienne allemande veut prendre une “participation indirecte” dans la même proportion dans la filiale de transport aérien de TUI, TUIfly.

Air Berlin reprendrait alors des lignes aériennes régulières desservies par TUIfly, afin que cette dernière se concentre sur son coeur de métier: les vols charter.

Cette annonce met fin à des spéculations qui durent depuis plusieurs années sur la consolidation des “petites” compagnies aériennes allemandes, derrière le leader incontesté du secteur Lufthansa.

Toutes les constellations, ou presque, ont été évoquées. Jusqu’à l’automne dernier, un mariage à trois entre TUIfly, Germanwings (filiale à bas prix de Lufthansa) et Condor (compagnie du groupe de tourisme Thomas Cook) semblait tenir la corde, avant que TUI ne se tourne finalement vers Air Berlin.

A défaut d’être une étape spectaculaire dans la consolidation très lente du ciel allemand, “c’est une alliance de raison”, commente pour l’AFP Christian Götz, analyste de la banque régionale allemande LBBW.

“La priorité est de réduire les coûts et les sur-capacités”, estime-t-il, alors que le marché allemand du transport aérien est extrêmement encombré, notamment sur le segment “low cost”, et que la crise économique frappe la branche.

Pour l’analyste, le partenariat peut profiter aux deux intéressés : “TUIfly cherchait un partenaire depuis longtemps, il est positif qu’il en ait enfin trouvé un”, tandis que pour Air Berlin, “ce sera une bonne nouvelle si TUI apporte du capital frais via une souscription de nouvelles actions.”

L’action d’Air Berlin était d’ailleurs fêtée en Bourse après l’annonce, prenant 2,62% à 3,52 euros sur l’indice S-Dax des petites valeurs de la Bourse de Francfort en très légère hausse vers 11h45 GMT.

Reste que, comme le souligne Christian Götz, la deuxième compagnie allemande “n’est pas un partenaire très solide”.

Après quelques années d’expansion agressive et de rachats à tous crins, Air Berlin, loin d’incommoder comme elle l’espérait au départ le leader Lufthansa, est désormais en proie à de graves difficultés.

La compagnie, qui a fortement réduit ses capacités ces derniers mois, a annoncé le 9 mars qu’elle pensait abandonner les vols longue distance assurés par sa filiale charter LTU, l’une de ses plus récentes acquisitions.