étrolier près de Bassorah en Irak le 3 février 2009 (Photo : Essam al-Sudani) |
[17/03/2009 20:11:26] NEW YORK (AFP) Les prix du baril de pétrole sont montés à près de 50 dollars mardi à New York, à leur plus haut niveau depuis plus de deux mois, en raison de la progression de Wall Street, reflet des espoirs de reprise économique du marché.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en avril a fini à 49,16 dollars, en hausse de 1,81 dollar par rapport à son cours de clôture de lundi.
Le baril de brut texan, référence du marché new-yorkais, est monté jusque 49,82 dollars, son plus haut niveau depuis le 6 janvier.
A Londres sur l’Intercontinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, nouveau contrat de référence, a pris 1,78 dollar à 48,24 dollars.
“Le principal facteur, qui est toujours important, est que le marché boursier est en hausse”, a expliqué l’analyste indépendant Ellis Eckland.
Wall Street montait nettement mardi vers 19H00 GMT, ce qui reflétait, selon M. Eckland, les anticipations de reprise économique des investisseurs.
D’autant que le président Barack Obama a annoncé lundi un plan d’aide aux petites entreprises, une nouvelle “haussière pour l’activité économique” et donc pour la demande d’or noir, a ajouté l’analyste.
Selon Phil Flynn, d’Alaron Trading, les échanges étaient “très volatils” en raison de l’expiration d’options.
Le baril s’est de nouveau affiché en hausse, après une remontée de 1,10 dollar la veille à New York, malgré la décision dimanche de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de maintenir ses quotas de production.
Le cartel a expliqué vouloir travailler à un respect plus strict des baisses de production décidées fin 2008, qui portent au total sur 4,2 millions de barils par jour.
Selon M. Flynn, les cours “auront du mal à monter au-dessus de 50 dollars, car cela risque d’affecter le côté demande de l’équation”, au moment où la consommation d’essence montre des signes de stabilisation aux Etats-Unis, et à l’approche du printemps, période de faible consommation.
Les opérateurs attendaient désormais les chiffres hebdomadaires sur les stocks de produits pétroliers américains, que publie le département à l’Energie mercredi à 14H30 GMT.
Certains analystes prévoient une nouvelle augmentation des réserves de brut, ce qui pourrait peser sur les prix.
L’Opep semble avoir renoncé temporairement à son objectif d’un baril à 75 dollars, à en croire le ministre algérien de l’Energie Chakib Khelil.
“Tout le monde parle de 75 à 80 dollars le baril mais personne ne dit quand ces prix seront atteints. Cela dépend de tant de choses que nous ne contrôlons pas qu’il serait stupide de dire que nous voulons 75 à 80 dollars à telle date ou à la fin de l’année”, a-t-il souligné.
Selon M. Eckland, le marché s’inquiète par ailleurs de la baisse de la production de la Russie, que les statistiques commencent à refléter et qui pourrait s’aggraver en raison du déficit d’investissement dans le pays, durement touché par la crise.
“De nombreux participants sur le marché pétrolier spéculent sur le fait que le marché pourrait avoir touché un plancher et pourrait rebondir nettement, mais la pression à la baisse pourrait revenir et mettre à l’épreuve la cohésion de l’Opep”, a jugé Antoine Halff, de Newedge Group.
Certains membres du cartel se montrent en effet plus réticents que d’autres à réduire leur production, ce qui “devient apparemment un sujet de discorde”, a expliqué l’analyste.