Chine : prévisions de croissance revues en baisse par la Banque mondiale

[18/03/2009 11:51:12] WASHINGTON (AFP)

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à Hefei, dans la province d’Anhui (Photo : Str)

La Banque mondiale (BM) a revu de nouveau à la baisse ses prévisions de croissance en Chine en 2009, à +6,5% contre +7,5% précédemment, a-t-elle indiqué dans son rapport trimestriel sur l’économie chinoise publié mardi.

“Alors que la crise mondiale s’intensifie, les exportations chinoises ont été sévèrement touchées, et cela affecte les investissements aussi bien que l’emploi, notamment dans le secteur industriel”, relève l’institution.

Bien que supérieure à celle de la plupart des pays, une croissance de 6,5% du produit intérieur brut est “bien plus faible” que le potentiel de l’économie chinoise, relève la Banque mondiale.

Selon elle, un tel ralentissement devrait conduire à une diminution des investissements, à une augmentation du chômage, à une pression à la baisse sur les prix et à un report des exportations sur le marché intérieur “dans les années à venir”.

La Chine a vu récemment 20 millions d’ouvriers migrants perdre leur emploi, l’activité manufacturière étant frappée par la chute des exportations (-25,7% en février sur un an), tandis que les investissements directs étrangers baissaient de 15,8% en glissement annuel en février.

Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a lui-même admis vendredi que l’objectif officiel affiché d’une croissance à 8% en 2009 serait “difficile” à atteindre, en dépit du plan de relance de 4.000 milliards de yuans (455 milliards d’euros) annoncé en novembre.

Les mesures de soutien déjà prises “ont contribué à amortir la crise en soutenant la demande intérieure, la production et l’emploi”, et les mesures budgétaire décidées “ont été rapidement mises en place”, reconnaît cependant la Banque mondiale.

“Les fondamentaux économiques de la Chine sont assez solides pour permettre aux autorités d’entreprendre des politiques qui porteront leurs fruits bien au-delà de 2009”, suggère-t-elle, notant notamment qu’une réforme du secteur financier “faciliterait le passage à un modèle économique plus équilibré”.

“La Chine dispose d’assez de marge au plan budgétaire (…) mais les coûts et bénéfices de mesures de relances supplémentaires doivent être pesés en comparaison avec ceux de dépenses pour la sécurité sociale, l’éducation et la formation”, avertit toutefois l’institution.

Selon elle, le développement de ces dépenses, déjà esquissé par les autorités, “peut apaiser les conséquences d’une dislocation temporaire du système économique et des suppressions d’emploi.”

Le gouvernement chinois a déjà prévenu que nombre de mesures budgétaires et sociales seraient prises en sus du plan dévoilé à l’automne, dont un vaste projet de réforme du secteur de la santé évalué à 850 milliards de yuans.

Par ailleurs, pouvant s’appuyer sur un confortable matelas de réserves de liquidités, la croissance chinoise n’est pas dépendante de financements étrangers, souligne la Banque mondiale, notant que “les banques chinoises ont été largement épargnées par les bouleversements de la finance internationale”.

L’institution met également en avant la consommation privée intérieure. “Nous nous attendons à ce qu’elle ralentisse, mais elle devrait rester forte”, soutient-elle.