[18/03/2009 17:59:30] PARIS (AFP)
ée le 18 mars 2009 (Photo : Pierre Verdy) |
Le gouvernement est remonté au créneau mercredi pour défendre le bouclier fiscal de plus en plus controversé dans les rangs de l’opposition et d’une partie de la droite qui demandent sa suppression ou son assouplissement.
A la sortie du Conseil des ministres, Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a défendu cette mesure –qui limite le montant de l’impôt à 50% des revenus– expliquant que l’objectif de l’exécutif était plutôt de réduire le nombre de pauvres que le nombre de riches. Il faut “attirer les gens qui ont des capitaux et veulent investir dans nos entreprises et dans nos industries”, a-t-il déclaré.
Le chef de l’Etat a justifié une nouvelle fois cette mesure, emblématique de sa politique budgétaire, devant ses ministres, insistant sur la nécessaire “harmonisation fiscale” avec les autres pays européens qui en disposent. Il a également répété qu’il n’avait “pas été élu pour augmenter les impôts”, selon M. Chatel.
De son côté, le ministre du Budget Eric Woerth a affirmé que ce bouclier était “une nécessité” et que ce n’était “pas la peine d’en faire un pataquès”. “On n’est pas un voleur” lorsqu’on gagne de l’argent en France, a-t-il fait valoir devant les députés.
La polémique qui agite les rangs d’une partie de la droite et de l’opposition depuis plusieurs jours n’a pas désenflé pour autant.
Le rapporteur général de la commission des Finances du sénat et sénateur de l’Oise Philippe Marini (UMP) a réaffirmé mercredi qu’il était partisan d’une suppression de l’ISF (impôt sur la fortune) assortie de celle du bouclier fiscal, tout en estimant une telle mesure inenvisageable en temps de crise.
La fin du bouclier fiscal sera une revendication “sous-jacente” de la journée de grèves et de manifestations de jeudi, cette mesure constituant un “symbole de l’injustice sociale”, a estimé pour sa part Daniel Cohn-Bendit, coprésident des Verts au Parlement européen.
Selon une transmise à l’AFP par le président de la Commission des finances de l’Assemblée Didier Migaud (PS), les 834 contribuables les plus riches (patrimoine de plus de 15,5 millions d’euros) ont touché en 2008 chacun un chèque moyen de 368.261 euros du fisc, “soit l’équivalent de 30 années de Smic”, grâce au bouclier fiscal.
étaire général de l’UMP Pierre Méhaignerie s’exprime, le 02 septembre 2005 à La Baule (Photo : Olivier Laban-Mattei) |
La Commission des finances de l’Assemblée a par ailleurs donné mercredi un avis favorable à un amendement sur une contribution supplémentaire pour les plus hauts revenus, proposé par Pierre Méhaignerie (UMP) contre l’avis du gouvernement, a-t-on appris dans l’entourage de M. Migaud.
Cet amendement prévoit de “créer une contribution exceptionnelle au taux de 5%” pour “la fraction excédant 69.505 euros du revenus imposable par part servant de base au calcul de l’impôt sur le revenu”. Il doit encore faire l’objet d’un vote lors de l’examen du collectif budgétaire mercredi et jeudi à l’Assemblée.