Parisot : “arrêtez de désigner les chefs d’entreprise comme bouc-émissaires”

photo_1237459417931-1-1.jpg
à Paris (Photo : Eric Piermont)

[19/03/2009 10:46:09] PARIS (AFP) La présidente du Medef Laurence Parisot a demandé d'”arrêter de désigner” les chefs d’entreprise comme “bouc-émissaires” de la crise, jeudi sur Europe 1.

Alors que de nombreux éditorialistes jugent qu’elle a jeté de l’huile sur le feu avant la journée de mobilisation de jeudi, Mme Parisot a affirmé que “ce qu’elle avait dit avait été légèrement déformé”.

Elle a ajouté qu’elle ne “retirait rien” aux accusations de “démagogie” portée contre les grèves, trouvant “étonnant que quand on dit les évidences, elles ne veulent pas être entendues”.

“J’ai surtout dit qu’il faut trouver des solutions face à la crise” et “j’ai dit que j’ai été très surprise de voir les centrales syndicales refuser des discussions proposées le 5 février (…) sur la situation de l’économie et pour améliorer le fonctionnement du marché du travail”, a-t-elle ajouté.

Lors de l’assemblée générale du Medef, le 5 février, Mme Parisot, avait proposé aux organisations syndicales d’entamer une “délibération sociale” sur une nouvelle étape de “modernisation du marché du travail”.

“Il y a une forme de démagogie à ne pas répondre” aux propositions du Medef d’ouvrir une deuxième étape de la modernisation du marché du travail, a jugé Mme Parisot, “à dire +nous, nous défendons les emplois+, comme si nous les chefs d’entreprises, nous ne voulions pas plus que tout défendre les emplois”. “Il y a de la démagogie à aussi ne pas vouloir revoir ses propres responsabilités. J’ai évoqué la situation du port de Marseille, dramatique depuis quelques années. Il ne faut pas avoir de gêne à dire certaines vérités”, a-t-elle répété, dans une allusion au rôle de la CGT sur la port de Marseille.

Interrogée sur la question des licenciements économiques, elle a précisé n’avoir “jamais dit” vouloir assouplir les obligations pesant sur l’employeur, mais voir “s’il y a des modalités à imaginer pour les sécuriser tant du côté de l’employeur que du salarié”. Mme Parisot a aussi réaffirmé que “cela se passe plutôt bien dans la plupart des entreprises, dans un esprit d’équipe” et avec une seule préoccupation, “le carnet de commandes et l’accès au crédit”.

“Il y a des cas spectaculaires comme Continental ou Amora, c’est effrayant pour les familles de ces salariés”, mais “raison de plus pour avoir un dialogue social plus construit”, a-t-elle dit.