Le FMI toujours plus pessimiste pour l’économie mondiale

[19/03/2009 15:46:24] WASHINGTON (AFP)

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Logo du FMI (Photo : Brendan Smialowski)

Le Fonds monétaire international a une nouvelle fois abaissé jeudi ses prévisions pour l’économie mondiale et prévoit désormais que le produit intérieur brut de la planète devrait enregistrer cette année sa première contraction depuis la Seconde Guerre mondiale.

Moins de deux mois après la publication de ses précédentes prévisions, le FMI a indiqué qu’il tablait désormais sur une contraction du PIB mondial comprise entre 0,5% et 1%. Il a estimé que cette dégradation justifiait que les grands pays riches et émergents prennent de nouvelles mesures contre la crise.

Les économies avancées devraient connaître une “profonde récession”, avec un recul de 3,0% à 3,5% de leur PIB, a-t-il fait valoir.

Aux Etats-Unis, cette contraction serait de 2,6%, et au Japon de 5,8%. Ces deux pays courent “un risque élevé” de déflation, selon le FMI. En zone euro, ce risque est “modéré”, mais le PIB perdrait 3,2%.

Dans les pays émergents et en développement, la prévision de croissance a été également abaissée, et cette croissance ne serait plus que de 1,5% à 2,5%.

“L’activité économique mondiale chute, avec des économies mondiales affichant la baisse la plus forte de l’après-guerre, en dépit d’efforts publics énergiques”, a constaté le FMI.

Selon lui, “l’allongement de la crise financière a miné l’activité économique mondiale au-delà de ce qui avait été anticipé”.

En 2010, l’activité devrait redémarrer lentement, avec une croissance mondiale positive de 1,5% à 2,5%.

Ces prévisions sont contenues dans une note que le FMI a rédigé pour préparer la réunion des ministres des Finances du G20, le week-end dernier à Londres.

Le Fonds a estimé que les Etats n’en ont pas fait assez face à cette récession. Il a calculé qu’au sein du G20, son objectif de consacrer l’équivalent de 2% du PIB à des plans de relance n’avait pas encore été atteint.

“Les réponses nationales à la crise mondiale en sont à leurs débuts. (…) Des mesures sont toujours nécessaires pour rétablir la stabilité financière”, a affirmé l’institution multilatérale.

“Des retards dans la mise en oeuvre de politiques globales pour stabiliser les conditions financières aboutiraient à une aggravation de la spirale négative entre l’économie réelle et le système financier, conduisant à une récession encore plus profonde et longue”, d’après le FMI.

En effet, “avec des progrès limités jusque-là pour régler le problème des actifs invendables, l’incertitude entourant la solvabilité des banques reste élevée, empêchant un retour de la confiance des marchés. Les conditions du crédit demeurent gravement détériorées”, a-t-il expliqué.

Le FMI doit publier en avril des prévisions plus détaillées, avant sa traditionnelle réunion de printemps.