ère allemande Angela Merkel, le 19 mars 2009 à Bruxelles (Photo : John Thys) |
[19/03/2009 14:15:16] BRUXELLES (AFP) Plusieurs dirigeants européens ont rejeté jeudi les appels des Etats-Unis et du FMI à faire davantage pour la relance budgétaire mondiale, soulignant la différence de situation entre l’Europe et les Etats-Unis, juste avant un sommet de l’UE consacré à la crise économique.
“Je suis tout à fait opposé à ce que nous, Européens” suivions “le souhait américain d’avoir des programmes de relance encore plus massifs”, a déclaré à des journalistes le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, en arrivant à Bruxelles pour une réunion de responsables conservateurs européens.
“Nous avons fait ce qui est nécessaire”, a ajouté M. Juncker, qui préside l’Eurogroupe, le forum des ministres des Finances de la zone euro.
La chancelière allemande Angela Merkel a également jugé que les plans actuels de relance “sont suffisants et qu’il faut d’abord les laisser produire leurs effets”.
“Nous avons déjà fait beaucoup”, a renchéri le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, présent également pour la réunion des conservateurs européens à Bruxelles. “Un grand nombre d’Etats membres sont maintenant en déficit excessif, ce qui crée des problèmes maintenant et pour l’avenir”, a-t-il fait valoir.
Les Etats-Unis souhaiteraient que l’Europe contribuent davantage à l’effort mondial de relance face à l’ampleur de la crise, la pire qu’ait connue le monde depuis 1945. Ce sera l’un des enjeux du sommet des grandes puissances du G20 le 2 avril à Londres.
Le Fonds monétaire international (FMI) a lui aussi exhorté jeudi les pays du G20 à faire davantage. Ce forum réunit les principaux pays développés et émergents.
“Je suis très réservé. Nous avons déjà beaucoup mis dans les tuyaux” et “à présent il faut voir ce que cela va donner”, a jugé à Bruxelles le ministre des Finances autrichien Josef Pröll.
ésident de la Commission européenne José Manuel Barroso, le 19 mars 2009 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget) |
Le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende a indiqué pour sa part “ne pas comprendre les critiques selon lesquelles l’Europe ne fait pas assez, parce que nous avons fait beaucoup”.
“On ne peut pas comparer l’Europe avec les Etats-Unis”, a-t-il ajouté, soulignant notamment que “nous avons des filets sociaux de sécurité” en Europe.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a insisté sur ce point lors d’une conférence de presse avec les représentants des syndicats et du patronat européens: il est “difficile de comparer” l’Europe et les Etats-Unis, “car nous avons des systèmes très différents”.
“Le modèle sociale européen est beaucoup plus fort”, avec des allocations chômage nettement généreuses notamment pour atténuer l’impact de la récession, a-t-il ajouté.
“Vous ne pouvez comparer la situation d’un salarié de General Motors à Detroit (aux Etats-Unis) avec celle d’un salarié de Saab (filiale de GM) en Suède”, a-t-il ajouté.
Pour cette raison, “plutôt que de penser au prochain plan, mettons en oeuvre ceux que nous avons déjà décidé”, a insisté M. Barroso.