ésident Nicolas Sarkozy (g), le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek (c) et le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, le 19 mars 2009 à Bruxelles (Photo : John Thys) |
[19/03/2009 15:32:37] BRUXELLES (AFP) Les appels se multiplient pour pousser l’Union européenne à élaborer une véritable stratégie de sauvegarde des emplois, au moment où les travailleurs européens expriment leur peur d’une spirale du chômage à l’instar des Français descendus dans la rue jeudi.
Nombre de dirigeants européens –réunis jeudi et vendredi en sommet à Bruxelles pour chercher des remèdes à la crise– ont mis en place des mesures nationales incitatives pour maintenir l’emploi dans les entreprises, sans enrayer la vague de licenciements.
Dans l’ensemble des 27 pays de l’UE, 672.000 personnes ont perdu leur emploi au quatrième trimestre 2008. Et quelque 4,5 millions d’Européens devraient connaître le même sort en 2009 du fait de la crise, prédit le patronat européen.
Dans ce contexte inquiétant, la présidence tchèque de l’UE a convoqué pour le 7 mai “un sommet sur l’emploi”, mais son ambition reste des plus floues.
A l’issue d’une rencontre jeudi avec les partenaires sociaux européens et la Commission, le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek a précisé que ce sommet servirait à “analyser l’efficacité des instruments utilisés au niveau national et européen”.
Et pour le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, il ne faut pas “opposer le social et l’économie”. Les efforts européens pour venir à la rescousse du secteur bancaire, par exemple, ont une implication sociale, a-t-il insisté.
ésident de la Commission européenne José Manuel Barroso, le 19 mars 2009 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget) |
“Nous avons besoin d’urgence d’une initiative politique européenne afin d’apporter une réponse européenne à l’effondrement de l’emploi et de l’activité économique”, a néanmoins estimé John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES).
Il demande aux dirigeants européens “d’investir dans l’Europe sociale”: élargir les systèmes d’allocation de chômage et l’apprentissage, mais aussi garantir aux jeunes une formation et un emploi.
La CES, qui réunit 82 organisations syndicales dans 36 pays européens, juge aussi qu’il faut “éviter les réductions de salaires”, qui “augmenteraient le risque d’une nouvelle dépression”.
Elle organise quatre “euro-manifestations” à Berlin, Bruxelles, Madrid et Prague du 14 au 16 mai, pour pousser l’UE à agir.
Les ténors socialistes de l’UE, réunis juste avant l’ouverture du sommet, ont également réclamé une politique sociale plus offensive.
ère allemande Angela Merkel, le 19 mars 2009 à Bruxelles (Photo : John Thys) |
“Il y a un consensus pour dire qu’il faut faire plus, car sinon nous risquons d’avoir 25 millions de chômeurs en Europe au début de l’année prochaine”, a prévenu le président du Parti socialiste européen, le Danois Poul Nyrup Rasmussen.
“Il devrait y avoir beaucoup plus d’investissements pour conserver les emplois”, a-t-il préconisé, en jugeant que la Commission avait toujours un train de retard depuis le début de la crise économique.
“La demande du Parti socialiste européen, c’est qu’il puisse y avoir des baisses d’impôts pour les catégories défavorisées ou moyennes” ou encore “des primes” pour les bas salaires, a plaidé la première secrétaire du Parti socialiste français Martine Aubry.
Pour le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires européennes, Diego Lopez Garrido, il est clair que l’action de l’UE doit “prioritairement palier l’impact social de la crise et la préservation de l’emploi”. Le taux de chômage en Espagne a connu une envolée spectaculaire, atteignant 13,9% à la fin 2008.
Face à la détérioration de la situation, le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia a préconisé cette semaine “un printemps de dialogue pour éviter un automne chaud”.
Une journée de mobilisation pour arracher de nouvelles mesures au gouvernement en faveur des salariés a démarré jeudi en France, où plus de 200 manifestations sont prévues.