[20/03/2009 14:33:03] PARIS (AFP)
ée principale de l’usine de Flins le 11 septembre 2008 (Photo : Franck Fife) |
Renault va rapatrier partiellement en France la production de certains modèles de Clio, fabriqués habituellement en Slovénie, pour répondre à une forte demande, une mesure que le gouvernement présente comme un succès de son plan pour l’automobile.
Le secrétaire d’Etat à l’industrie, Luc Chatel, s’est félicité vendredi de ce “rapatriement” de la production à Flins (Yvelines), tandis que le constructeur soulignait le caractère “industriel” de cette décision visant à répondre temporairement à une demande accrue pour ses petits modèles.
Pour réaliser cette production, Renault va proposer à ses salariés d’autres sites français, actuellement en chômage partiel, de pourvoir 400 postes de juin à octobre.
L’annonce du gouvernement n’est qu’un “affichage”, qui “ne rassure en rien sur la pérennité du site”, a réagi le syndicat CGT de Renault.
Renault “va faire appel à des volontaires. On utilise les mobilités internes dans les usines”, a expliqué une porte-parole du constructeur.
Les salariés des sites de Cléon et Sandouville (Seine Maritime), situés non loin de Flins, sont les premiers susceptibles d’occuper ces postes.
“Il y aura peut-être des contrats d’intérim qui seront nécessaires, mais a priori l’objectif, c’est d’essayer de pourvoir les postes avec les salariés qui sont eux en chômage partiel”, a précisé la direction, sans pouvoir quantifier le nombre d’embauches en intérim potentielles.
Renault a expliqué que la décision de transférer une partie de la production de la petite Clio, jusqu’à présent fabriquée à l’usine slovène de Novo Mesto, avait été prise pour résoudre une sous-capacité de production en Slovénie.
îne de montage de la Clio le 7 octobre 2006 à Flins (Photo : Jack Guez) |
Suite aux primes à la casse en Europe –des dispositifs gouvernementaux qui permettent aux acheteurs de voitures neuves de bénéficier d’un coup de pouce s’ils mettent leur vieilles voitures au rebus–, la demande commerciale a crû, notamment pour les petites voitures, comme la Clio et la Twingo.
Et pour y répondre, l’usine slovène a donc augmenté sa production. “Elle est en passe de monter à trois équipes, contre deux et demi auparavant. Elle est donc au maximum de ses capacités”, a précisé une porte-parole de Renault.
M. Chatel, porte-parole du gouvernement français, qui a dévoilé la mesure de Renault vendredi matin, a estimé que cette décision était liée au plan automobile français qui “commence à obtenir des résultats”.
Ce plan prévoit 7,8 milliards d’euros d’aides à la filière pour aider le secteur à sortir de la crise, dont 6 milliards de prêts à taux préférentiels pour Renault et PSA Peugeot Citroën, en contrepartie d’engagements sur le maintien de la production en France.
Le président Nicolas Sarkozy avait aussi évoqué en février la possibilité que les groupes français relocalisent certaines de leurs productions en France, suscitant la colère de Bruxelles et de plusieurs pays européens, dont la Tchéquie qui avait mis en garde contre tout protectionnisme.
La Commission européenne n’a d’ailleurs pas tardé à réagir, indiquant qu’elle allait “demander des explications des autorités françaises”.
Elle s’est étonnée que M. Chatel lie cette décision au plan automobile français.
Cela serait “en contradiction totale avec la lettre qu’il a adressée à la commissaire (à la Concurrence Neelie) Kroes il y a quelques semaines, qui indiquait qu’il n’y avait aucun lien entre les aides du plan automobile et la localisation de la production de voitures”, a-t-elle souligné.