Woerth : le plan de stock-options de la Société générale “très inopportun”

photo_1237550096971-1-1.jpg
à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[20/03/2009 11:56:43] RENNES (AFP) Le ministre du Budget Eric Woerth a jugé vendredi à Rennes “inopportun, très inopportun” l’octroi de milliers de stock-options par la Société Générale à ses dirigeants.

“Ce n’est pas le moment, même si” ce mode de rémunération est finalement “un pari sur l’avenir” de la banque, a déclaré Eric Woerth, à la première journée du forum organisé par le quotidien Libération et dans lequel il débattait avec François Chérèque, secrétaire général de la CFDT.

“Je pense qu’il faut discuter (…) avec la Société Générale pour lui expliquer que ce n’est pas opportun”, a-t-il répété. Le ministre a toutefois estimé que, d’une manière générale, “les stock-options ne sont pas interdites”, mais doivent “être distribuées de manière hyper-claire” en ce qui concerne les modalités et notamment le prix. “Quand une banque a signé une convention avec l’Etat”, elle “doit faire la clarté sur le mode de distribution” de ce type de rémunération, a-t-il affirmé.

M. Chérèque a de son côté jugé “insupportable” le plan de stock-options de la banque. “Il y a une injustice sociale énorme qui s’installe dans ce pays” et qui est “encore plus insupportable si une entreprise aidée par l’Etat se comporte de cette manière”, a estimé le responsable syndical.

La Société Générale a annoncé mercredi l’attribution de 70.000 stock-options à son président Daniel Bouton et 150.000 au directeur général, Frédéric Oudéa. Didier Alix et Séverin Cabannes, directeurs généraux délégués, se sont vu attribuer 50.000 stock-options chacun.

Libération organise, de vendredi à dimanche à Rennes, un forum sur le thème “Sortir de la crise!” avec la présence annoncée de plusieurs ministres ainsi que de responsables politiques et syndicaux.

photo_1237549839657-1-1.jpg
évrier 2009 (Photo : Eric Feferberg)

L’octroi de milliers de stock-options aux dirigeants de la Société Générale est “indécent” et “contradictoire avec le mode de gouvernance” proposé par le Medef, avait déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement Luc Chatel sur Europe 1.

“Quand j’ai entendu cela, j’ai trouvé cela indécent”, a réagi Luc Chatel, “parce que dans le contexte actuel, (…) chaque acteur, chaque partenaire social se doit d’envoyer des messages constructifs”.

“Ce type d’attribution de stock-options en ce moment me paraît un peu contradictoire avec le mode de gouvernance qui a été proposé par le Medef et l’Afep (Association française des entreprises privées, ndlr) il y a quelques semaines et validé par 94% des entreprises”, a ajouté le porte-parole du gouvernement.

La Société Générale a annoncé mercredi l’attribution de 70.000 stock-options à son président Daniel Bouton et 150.000 au directeur général, Frédéric Oudéa. Didier Alix et Séverin Cabannes, directeurs généraux délégués, se sont vu attribuer 50.000 stock-options chacun.

Sous la pression du gouvernement, le Medef et l’Afep ont adopté en octobre un “code d’éthique” sur l’indemnisation et le cumul des mandats des dirigeants d’entreprises. Début janvier, ce code avait été adopté par la quasi totalité des grandes entreprises françaises cotées en Bourse.

Pour M. Chatel, selon ce code, les entreprises doivent tenir compte “de l’environnement économique du moment” et “de l’ensemble des salariés : si les dirigeants s’en versent, il y a un plan pour l’ensemble des salariés.” a-t-il observé.