Crise : l’UE accroît nettement son soutien à l’Europe de l’Est et au FMI

[20/03/2009 17:55:57] BRUXELLES (AFP)

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é Manuel Barroso à son arrivée au 2e jour du sommet du Conseil européen, le 20 mars 2009 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

Les dirigeants de l’UE ont décidé vendredi de doubler leur fonds d’aide d’urgence à l’Europe de l’Est à 50 milliards d’euros et de renflouer le Fonds monétaire international pour les aider à affronter la pire crise planétaire depuis 1945.

“Nous avons mis nos actes en accord avec nos paroles avec un message de confiance et de solidarité” envers l’Europe de l’Est, a déclaré le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, à l’issue d’un sommet où l’Europe s’est mise en ordre de bataille en vue de la réunion du G20 de Londres le 2 avril.

Concrètement, l’Union européenne va doubler à 50 milliards d’euros son enveloppe de prêts d’urgence disponibles pour faire face aux difficultés financières dans ces pays. C’est la deuxième fois depuis décembre que ce montant est doublé.

Une manière de faire taire les critiques. La Hongrie s’était plainte du manque de solidarité des pays d’Europe de l’Ouest, mettant en garde contre l’érection d’un nouveau “rideau de fer” sur le continent 20 ans après la chute du communisme.

“S’il y a besoin d’aider un pays qui a des besoins particulier, il y aura possibilité de l’aider”, a assuré le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, dont le pays préside l’UE.

La Hongrie et la Lettonie ont déjà tiré à hauteur de près de 10 milliards d’euros sur l’enveloppe de prêts d’urgence, dans le cadre de prêts conjoints octroyés par le FMI et les Européens.

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ège du Conseil européen le 20 mars 2009 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

La Roumanie négocie à son tour un prêt global de 20 milliards d’euros, auquel l’UE va contribuer. D’autres pays de l’Est de l’UE pourraient bientôt eux aussi être demandeurs, dont la Lituanie, selon certains analystes.

De nombreux pays à l’Est sont frappés de plein fouet par la crise car leurs monnaies se sont nettement dépréciées, fragilisant tout leur système financier.

Pour parvenir au doublement de l’enveloppe, il a fallu surmonter les réticences de plusieurs pays dont l’Allemagne qui redoutaient de créer la panique en annonçant de telles sommes.

Dans le même esprit, les dirigeants européens ont aussi décider d’apporter 75 milliards d’euros (quelque 100 milliards de dollars) pour augmenter les ressources du Fonds monétaire international (FMI). Objectif: lui permettre d’accorder davantage de prêts aux pays en difficulté.

Une manière là encore indirecte d’épauler l’Europe de l’Est puisque plusieurs pays de cette région font appel au FMI.

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éen à Bruxelles (Photo : Eric Feferberg)

La contribution européenne doit permettre de doubler les ressources totales du FMI à 500 milliards de dollars. La question sera au centre du prochain sommet du G20 et pourrait y rebondir car les Etats-Unis ont récemment suggéré de faire un effort encore plus important en triplant les ressources du Fonds.

Cette perspective semble peu envisageable pour l’Europe, qui a déjà traîné des pieds pour desserrer davantage les cordons de la bourse en faveur de la relance mondiale. Elle estime avoir déjà fait suffisamment. L’UE a rejeté lors de son sommet clairement les appels en ce sens de Washington.

Dans la perspective du G20, les pays de l’UE ont par ailleurs bouclé leur feuille de route.

Ils entendent obtenir “un résultat ambitieux” sur le renforcement de la régulation financière mondiale, a dit le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, dans une mise en garde implicite aux Etats-Unis, soupçonnés de vouloir se contenter de réformes a minima.

Sur la lutte contre les paradis fiscaux, les dirigeants de l’UE se sont dits satisfaits des concessions faites récemment par les pays européens pratiquant le secret bancaire, comme le Luxembourg ou la Suisse.

Ces derniers ne figureront pas sur une liste noire les mettant au ban de la communauté internationale.